L'intérêt du public pour le biofeedback
est croissant, et avec lui le besoin
d'avoir une réponse claire à la question
: qu'est-ce que le biofeedback ?
Les principales organisations professionnelles
reconnues dans ce domaine ont répondu
par cette définition standard :
Le biofeedback est un procédé qui permet
à un individu d'apprendre à modifier
son activité physiologique dans le but
d'améliorer sa santé et ses performances.
Des instruments précis mesurent l'activité
physiologique telle que les ondes cérébrales,
le fonctionnement du cœur, la respiration,
l'activité musculaire et la température
de la peau. Ces instruments retournent
en temps réel, et avec précision, des
informations à l'utilisateur. La représentation
de ces informations (souvent en relation
avec les changements dans les pensées,
les émotions et le comportement) montrent
les modifications physiologiques souhaitées.
Au fil du temps, ces modifications pourront
être reproduites sans le recours à un
appareil.
Définition approuvée en mai 2008
par :
- l'AAPB (Association de Psychophysiologie
Appliquée et de Biofeedback) ;
- le BCIA (Institut de Certification
en Biofeedback d'Amérique) ;
- l'ISNR (Société Internationale de
Neurofeedback et de Recherche).
Vous trouverez aussi sur la page de
l'AAPB l'information suivante : Comment
distinguer les vrais appareils de biofeedback
et de neurofeedback ? Un document en
anglais (format PDF) vous informe sur
des appareils qui ressemblent à ceux
utilisés en biofeedback ou en neurofeedback,
mais qui n'en sont pas, et sur des méthodes
qui ne sont pas du véritable biofeedback
ou neurofeedback... - Traduction J-L
Drouet -
Le terme biofeedback est composé de
bio et de feedback. Il convient donc
tout d'abord de définir le terme feedback
(dictionnaire français : feed-back).
Le mot feedback désigne donc une information
en retour ou, si vous préférez, un retour
d'information. Le rôle de ce feedback
est d'apporter une modification dans
un fonctionnement. Un exemple simple,
souvent donné, est celui du thermostat.
Le thermostat du système de chauffage
de votre habitation déclenche la mise
en marche de la chaudière dès que la
température est inférieure à un seuil
fixé. Mais, dès que la température atteint
le niveau maximum fixé, ce même thermostat
en informe aussitôt la chaudière qui
stoppe alors son fonctionnement. Et
c'est justement le principe sur lequel
repose le biofeedback.
Le biofeedback est un feedback dans
le domaine du vivant, dans le monde
biologique, en l'occurrence l'Homme.
Autrement dit, c'est le retour d'une
information de l'organisme, du corps,
dans un but d'autocontrôle. On peut
ainsi définir le biofeedback comme étant
une technique grâce à laquelle on utilise
des informations relatives à une fonction
normalement inconsciente du corps pour
en acquérir un contrôle conscient, volontaire,
dans le but d'apporter des modifications
à cette fonction.
Sur quoi repose
le biofeedback ? Principes, fondements...
On part du principe que les réactions
physiologiques peuvent être contrôlées
volontairement par un entraînement approprié
ou que l'on peut percevoir des événements
qui sont autonomes, involontaires et
acquérir la capacité de les contrôler.
Durant une séance de biofeedback, le
sujet reçoit des informations en temps
réel sur son état et ses réactions psychophysiologiques,
il en prend conscience et apprend à
les interpréter. Puis, par des exercices
il va pouvoir modifier ses réactions
psychophysiologiques jusqu'à atteindre
l'objectif fixé au départ.
Le processus de biofeedback fait intervenir
des mesures au moyen d'un appareil couplé
à un logiciel. Ce processus permet d'obtenir
des réponses identiques dans des situations
semblables. Il n'y a donc rien de subjectif
dans tout cela. De plus, appareils,
logiciels et accessoires (électrodes,
capteurs) sont équivalents à ceux utilisés
pour les explorations fonctionnelles
en médecine, les appareils étant tout
de même généralement moins sophistiqués.
Cependant, pour être tout à fait honnête,
je voudrais souligner deux points :
d'une part, une utilisation du biofeedback
par un praticien peu scrupuleux pourrait
tout à fait ternir cet aspect scientifique
et, d'autre part, il est tout à fait
légitime que vous vous posiez des questions
sur l'efficacité du biofeedback. En
effet, ce n'est pas parce qu'une technologie
scientifique renseigne sur l'activité
interne des organes que l'on peut, à
priori, en modifier leur fonctionnement.
Heureusement, les pages de ce site ainsi
que la visite des adresses indiquées
plus loin vous apporteront une réponse
positive...
Applications/indications du biofeedback
- Contrôler son corps est une recherche
très ancienne...
Certains yogis, par exemple, réalisent
des choses assez incroyables. J'en profite
pour rendre hommage à Yvon Yva, un Français,
qui était arrivé à une maîtrise presque
totale de son corps. Certains sportifs
de haut niveau, notamment les apnéistes,
sont capables de prouesses stupéfiantes.
Dernièrement, des moines bouddhistes
ont participé à des expériences en laboratoire
afin de mieux comprendre ce qui se passe
au niveau du cerveau durant la méditation...
- Contrôler son corps à l'aide du biofeedback.
Le contrôle est grandement facilité
avec l'utilisation d'un appareil qui
tient le sujet informé constamment et
en temps réel des actions accomplies.
Il faut préciser une chose importante
qui n'est pas forcément évidente : un
appareil de biofeedback n'est pas une
thérapeutique en lui-même. Tout comme
l'électrocardiogramme renseigne sur
le fonctionnement du cœur ou le thermomètre
sur la température corporelle, dans
ces deux exemples les « instruments
» ne soignent pas. C'est exactement
la même chose avec un appareil de biofeedback
; c'est l'utilisation qui est faite
des informations délivrées par l'appareil
qui en fera une méthode thérapeutique,
rééducative, pédagogique, etc. C'est
pourquoi le biofeedback est toujours
associé à une discipline, une méthode,
un apprentissage, bien qu'il soit possible
en théorie de n'utiliser que le système
de biofeedback...
- Tous les domaines de la santé sont
concernés : médecine interne, odontologie,
thérapies physiques et rééducatives,
psychologie, psychiatrie.
- Toutes les spécialités : neurologie,
rhumatologie, stomatologie, ORL, cardiologie,
gastroentérologie, urologie, gynécologie,
allergologie, sexologie, médecine sportive,
kinésithérapie...
- Les domaines de prédilection du biofeedback
sont : la relaxation, la gestion du
stress et de l'anxiété, la rééducation
musculaire, la préparation physique
et sportive.
Comment se déroule un biofeedback
• électromyographique (sEMG)
• électrodermographique (EDG)
• thermographique (TEMP)
• électroencéphalographique (EEG)
• hémoencéphalographique (HEG)
• électrocardiographique (ECG)
Avant de commencer une session de biofeedback,
il faut bien sûr procéder à l'anamnèse,
demander des précisions sur le ou les
problèmes à résoudre, expliquer les
principes du biofeedback et définir
les objectifs à atteindre.
La première séance est consacrée à établir
la « ligne de base ».
Cela consiste à faire l'acquisition
de plusieurs informations psychophysiologiques
: EMG, EDG et GSR, ECG et HRV, température
cutanée périphérique. Très souvent,
les données EEG sont elles aussi enregistrées
car elles peuvent fournir des informations
utiles. Le but est d'avoir une représentation
de l'état psychophysiologique global
du sujet. Cette acquisition polygraphique
de données se fait sans feedback, donc
sans retour des informations vers le
sujet. En effet, cette ligne de base
doit être neutre (ne doit pas être influencée)
car elle servira de référence pour les
séances suivantes. Ainsi, le praticien
note et/ou enregistre ces paramètres
qui marqueront les points de départ
de l'entraînement et permettront de
vérifier l'évolution au fil des séances
jusqu'à la comparaison finale en fin
de session.
Dans le cadre d'une session consacrée
à la relaxation :
• Le praticien formé à l'enseignement
de la relaxation proposera différents
exercices musculaires, respiratoires,
mentaux. Il sera aussi amené à vérifier
régulièrement l'influence ou les répercussions
de certaines situations suggérées...
C'est la raison pour laquelle, généralement,
les séances de biofeedback portent sur
plusieurs enregistrements psychophysiologiques.
Un autre intérêt de réaliser des acquisitions
polygraphiques est de permettre éventuellement
de constater qu'un problème en cache
un autre ou encore qu'une action dans
une direction engendre un effet contraire
ailleurs. Enfin, chaque personne réagissant
différemment face au stress par exemple,
il est donc indispensable de pratiquer
un biofeedback polygraphique afin de
déterminer la manière dont le stress
se manifeste et les zones affectées...
• Durant les séances, plusieurs signaux
sont enregistrés (d'une manière générale)
mais un seul feedback est renvoyé au
sujet, car il n'est pas souhaitable
de demander au sujet (en début de session)
de contrôler plusieurs paramètres en
même temps. Notez que certains programmes
offrent la possibilité de diffuser les
informations sur deux écrans. Ceci est
intéressant car, dans ce cas, le sujet
reçoit le feedback visuel d'une seule
activité tandis que le praticien peut
visualiser d'autres feedbacks.
• Une petite remarque personnelle. Lorsque
le sujet doit s'entraîner seul durant
une vingtaine de minutes par exemple,
il est préférable que le feedback visuel
ne soit pas donné sous la forme d'un
graphique (pas particulièrement agréable
à regarder, voire rebutant pour certaines
personnes) mais plutôt sous la forme
d'une animation, même basique. Certains
logiciels proposent des animations multimédias
parfois d'un graphisme remarquable.
En revanche, lorsque le praticien est
présent et commente les informations,
un simple graphique peut être suffisant.
• Au fil des séances, le niveau de difficulté
sera augmenté. Au départ, le réglage
de l'appareil est souvent positionné
sur un niveau de sensibilité élevé.
Par la suite, l'appareil sera réglé
de façon à ce que les modifications
psychophysiologiques devront être plus
importantes pour obtenir un feedback
significatif... Mais la situation inverse
est possible. Ainsi, un réglage très
fin obligera le sujet à contrôler plus
finement son corps...
• Selon les cas, le biofeedback sera
effectué avec un feedback sonore ou
visuel si le muscle se relâche (c'est
la relaxation qui est recherchée) ou
au contraire avec un feedback s'il se
contracte (c'est l'activité musculaire
qui est recherchée).
• Le feedback, visuel ou sonore, constitue
une sorte de « récompense ».
• De temps en temps, le feedback est
masqué au sujet dans le but, par exemple,
de vérifier que les exercices ont été
assimilés. Ensuite, le sujet est très
étonné en découvrant les données enregistrées.
Encouragé par les résultats obtenus,
il poursuivra son entraînement avec
davantage de motivation...
• Il y a deux possibilités de pratiquer
le biofeedback : seul ou accompagné.
Dans le premier cas, le sujet doit découvrir
de lui-même ce qu'il doit faire pour
réussir. Ce sont les échecs et les réussites
qui lui montrent la bonne manière de
procéder. Dans le deuxième cas, le praticien
lui indique la marche à suivre. Certes,
il est possible de combiner les deux
façons de pratiquer mais les résultats
seront, en général, plus rapides si
le sujet est accompagné. Autant il sera
relativement facile à un sujet d'agir
seul sur la contraction d'un muscle,
en constatant ses efforts par biofeedback,
autant il lui sera très difficile (voire
impossible) de trouver les moyens d'atteindre
la relaxation par lui-même, les processus
à mettre en œuvre étant plus complexes...
• Le sujet n'est pas nécessairement
dans une position allongée et n'est
pas non plus nécessairement dans la
pénombre. Cependant, une position confortable
est recommandée.
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