L'intestin irritable ou colopathie fonctionnelle sont les termes médicaux utilisés pour désigner les troubles fonctionnels de l'intestin. Ces troubles sont très fréquents, particulièrement dans les pays industrialisés et affectent près d'un Belge sur 5 selon une étude réalisée en 2007. Cette maladie heureusement bénigne mais parfois fort invalidante en terme de qualité de vie, se manifeste par un, ou généralement plusieurs, des symptômes suivants :
- douleur abdominale,
- trouble du transit avec diarrhées ou constipation ou alternance des 2,
- ballonnement,
- flatulence.
A ces symptômes physiques, s'associent assez fréquemment :
- de la fatigue,
- de l'irritabilité,
- de l'insomnie,
- de l'angoisse (justifiant l'expression : " colite nerveuse ") ou
- de la dépression.
L'évolution est généralement fluctuante avec périodes plus ou moins longues d'accalmies et récidives.
Les causes de cette maladie sont vraisemblablement multiples mais non organiques en ce sens qu'il n'y a pas de lésion d'organe mais un mauvais fonctionnement de l'organe.
Ce dysfonctionnement peut être engendré par une perturbation de la flore intestinale (dysbiose), elle-même favorisée, parfois mais pas toujours, par des cures antibiotiques ou par une alimentation trop pauvre en fibres ou trop riche en protéines, sucres ou graisses saturées. Comme sus-mentionné, un terrain émotionnel (angoisse, colère, tristesse... en excès ou difficile à gérer) peut faciliter la survenue de troubles fonctionnels de l’intestin. Enfin, on a récemment démontré que la perméabilité intestinale peut être accrue dans ce type de pathologie. Ceci est vraisemblablement la conséquence de la dysbiose.
Quant au diagnostic de l’intestin irritable, il faut savoir qu’il n'existe pas d'examen spécifique pour l’établir. La démarche consiste plutôt à exclure les autres causes possibles des symptômes précités. Ainsi, parmi les autres causes, et je ne mentionnerai que la plus fréquente :
- l’intolérance alimentaire le plus souvent au lactose ou au gluten (un constituant de la majorité des céréales).
Lorsque le diagnostic d'intestin irritable se confirme par exclusion des autres diagnostics, on peut alors envisager un traitement. En médecine allopathique, on utilisera selon les besoins :
- des médicaments atténuant les spasmes,
- des laxatifs,
- des fibres,
- des ralentisseurs de transit,
- des probiotiques,
- des médicaments absorbant les gaz intestinaux.
Il s'agit d'un traitement symptomatique qui peut être suffisant quand les plaintes sont rares.
Dans d'autres cas, les symptômes récidivent à chaque arrêt du traitement ou même résistent à ce traitement ou encore le patient préfère se soigner de manière plus naturelle.
Plusieurs approches alternatives sont possibles. La 1ère approche de base, à privilégier dans un 1er temps, utilise le régime alimentaire et les compléments alimentaires. Selon le comportement alimentaire des derniers mois ou années précédentes, on modifie souvent l’apport en fibres et en graisses polyinsaturées. Il faut aussi éviter les excès d’aliments sucrés et de graisses saturées (beurre, viande, viennoiserie). En plus du régime alimentaire, la prise de compléments alimentaires va souvent être nécessaire pour compléter l’action (une action en profondeur) sur le problème.
Pour corriger les troubles de la flore intestinale, on aura ainsi recours à des probiotiques (flore intestinale de substitution faite de bactéries bien tolérées par l’organisme).
On utilisera encore, selon les besoins :
- des plantes drainantes,
- des fibres,
- un pansement intestinal,
- de la glutamine (principal nutriment des cellules intestinales)
- et une supplémentation en acides gras polyinsaturés.
Par ailleurs, il peut être nécessaire d’agir sur le terrain émotionnel. Diverses pratiques représentent autant d’outils pour gérer les émotions :
- hypnose,
- méditations,
- sophrologie,
- yoga,
- Tai Chi,
- Chi Gong, psychothérapie,…
Certaines plantes, en gemmothérapie, en aromathérapie,… peuvent aussi soulager la symptomatologie tant digestive qu’émotionnelle. Un exemple, parmi d’autres, est le macérat glycériné de figuier…
Enfin, n’oublions pas les autres approches telles :
- l'ostéopathie,
- la médecine chinoise,
- l'homéopathie…
qui sont également utiles conjointement aux premières approches décrites ci-dessus ou dans un second temps si des symptômes persistent.
En conclusion, les plaintes fonctionnelles de l’intestin sont fréquentes, parfois invalidantes mais heureusement bénignes. Les approches thérapeutiques possibles sont multiples, il ne faut donc pas se laisser décourager en cas d’échec d’un premier traitement ni se résigner à supporter les symptômes dérangeants de la colopathie. Des solutions existent toujours, même si il faut parfois se donner le temps de les chercher et les trouver.
Si les symptômes persistent au-delà d’un mois, il est toujours prudent de consulter un médecin afin de faire le bon diagnostic. Il pourra vous accompagner adéquatement sur le chemin de la guérison et travailler, si nécessaire, main dans la main, avec d’autres disciplines de soin ou thérapeutes.