Les graines de cannabis en tant que traitement pour l’anorexie mentale
L’anorexie mentale est un trouble de l’alimentation caractérisé par une obsession avec tout ce qui est en rapport avec l’apparence physique, qui résulte en des restrictions importantes dans les habitudes alimentaires. Les causes psychologiques à l’origine de cette obsession restent trop complexes pour être isolées en une liste de déclencheurs « clés », toutefois il reste probable que les éléments de la vie familiale, du contexte social ou encore de la culture environnante soient en cause, puisque la proportion de personnes atteintes varie grandement selon les cultures.
Pour les patients atteints d’anorexie mentale, l’activité d’ingérer de la nourriture ainsi que certaines des conséquences lui étant liées (notamment, la prise de poids), est une source d’anxiété. C’est pourquoi ces patients recourent à la solution extrême de proscrire toute ingestion de nourriture afin d’éviter cette anxiété. Toutefois, la nourriture n’a aucun besoin d’être présente pour être une source de stress, puisque la nature obsessive du problème poussera typiquement la personne à avoir des pensées en relation avec la nourriture, et de manière encore plus exacerbée, en raison de son absence – un cercle vicieux qui constitue tout le paradoxe de cette maladie qui touche une majorité de jeunes adolescentes, bien qu’elle puisse également affecter la population male et/ou adulte.
Depuis des années, de nombreuses équipes scientifiques se sont penchées sur les cannabinoïdes, leur présence dans le corps humain, et leurs bienfaits. En effet, les effets les plus connus liés à la consommation de produits issus de graines de cannabis dans le cadre récréatif incluent souvent une augmentation de l’appétit, et en fonction de la variété consommée, un possible effet énergisant ou motivateur. Dans certains cas d’anorexie mentale où la santé globale du patient se détériore en raison d’un défaut d’alimentation sur une période longue, il faut recourir à une alimentation forcée par intraveineuse, qui reste une mesure agressive pour le patient bien que nécessaire à sa survie. De plus, cette méthode ne provoque en aucune façon le retour de l’appétit ou d’un comportement sain vis-à-vis de la nourriture, en faisant une solution de dernier recours peu efficace.
C’est pourquoi le cannabis et les cannabinoïdes font l’objet d’une certaine fascination scientifique, puisqu’ils semblent avoir des propriétés propres à l’envisager comme un traitement curatif pour certains troubles du comportement alimentaire.
Les phytocannabinoïdes sont les substances chimiques trouvées dans la plante de cannabis, tandis que les endocannabinoïdes, ou cannabinoïdes endogènes, sont ceux présents dans le corps humain (ou animal) de manière naturelle, sécrétés par un organisme.
Il a été déterminé qu’au moins deux types de récepteurs cannabinoïdes sont présents dans le corps humain, rendant alors possible la stimulation de certaines fonctions par le biais d’une thérapie basée sur les phytocannabinoïdes ou encore des cannabinoïdes synthétiques.
Le récepteur CB1 se trouve en grande partie dans le système nerveux, tandis que le récepteur CB2 se trouve majoritairement dans le système immunitaire.
Suivant ces découvertes, la recherche a pu déterminer que ce système de récepteurs, appelé le système endocannabinoïde, aurait entre autres propriétés un lien avec la régulation de l’appétit et le comportement alimentaire général, incluant les éléments de récompense apportés par le plaisir lié à l’ingestion de nourriture. Le fonctionnement de ce comportement est plus large, et implique les fonctions cérébrales, les organes périphériques et leurs connexions nerveuses, mais les cannabinoïdes seraient responsables d’envoyer les signaux vitaux au dit fonctionnement.
Dans une étude de 2011, des scientifiques ont pu comparer les réactions à différents stimuli d’un groupe de trente femmes atteintes d’anorexie mentale ou de boulimie, à celles d’un groupe témoin de trente femmes figurant dans la même tranche d’âge.
Les chercheurs ont pu constater que le système endocannabinoïde des femmes souffrant d’un trouble du comportement alimentaire serait déficient, ne fournissant pas par exemple de « récompense » émotionnelle comme physique équivalentes à celles expérimentées par le groupe témoin. L’absence de réponse satisfaisante de la part de l’organisme face à l’ingestion de nourriture pousserait alors la personne à développer un comportement inapproprié afin de pallier à ce manque.
Tout ceci se déroule dans le cortex insulaire, qui avait déjà été mis en cause dans de nombreuses études dans le cadre de l’anorexie mentale, puisqu’il est responsable de traiter les informations en relation avec les sensations, et de confronter celles-ci aux émotions ainsi qu’aux réflexions personnelles qui ont lieu pendant le procédé d’alimentation. Lorsque ce système fait défaut, il peut affecter le désir de réitérer une expérience ou d’en tirer un plaisir suffisant à rendre son aspect vital pertinent pour le patient.
Dans tous les cas, les scientifiques impliqués dans la recherche ont pu confirmer que la consommation de cannabis pourrait s’avérer un traitement efficace contre l’anorexie mentale, puisque les cannabinoïdes présents dans la plante pourraient compenser la déficience constatée chez les patients atteints d’un trouble alimentaire. A un niveau superficiel, cela se traduirait par un retour de l’appétit, et sur un plus long terme, « reconditionnerait » l’individu qui expérimenterait alors la même activité d’alimentation différemment.
Il n’existe à l’heure actuelle aucun traitement proposé par la médecine moderne visant à guérir l’anorexie mentale, qu’il soit lié ou non aux cannabinoïdes. Il existe des dizaines d’études confirmant l’effet positif des cannabinoïdes naturels ou synthétiques sur les sujets animaux testés. Ces traitements sont en revanche toujours en cours d’investigation.
Il reste cependant à noter que les graines de cannabis ont été reconnues dans le cadre de l’anorexie en tant que symptôme – par exemple provoquée par un cancer, ou par un traitement tel que la chimiothérapie – poussant de nombreux patients à opter pour la consommation de cannabis afin de soulager celle-ci. Ces patients comme des études séparées ont pu prouver que le retour de la faim comme de l’appétit étaient indéniables.
Source : Equipe éditoriale de Weed Seed Shop