L’été approche et cette saison est souvent le théâtre de comportements sexuels désinhibés. En effet, pendant la période estivale - et les vacances donc – le nombre de cas d’infections sexuellement transmissibles est en nette progression.
La plupart des infections sexuelles n’ont pas d’incidence sur la santé si elles sont soignées à temps. Toutefois, elles peuvent avoir des conséquences irréversibles sur la sexualité future si elles sont négligées.
Retour sur les 5 IST les plus répandues.
Génital ou labial, l’herpès est une IST très contagieuse. L’herpès simplex 1 est à l’origine des boutons de fièvre et le type 2 touche les parties génitales. Il y aurait 2 millions de personnes infectées par l’herpès génital en France.
Dans les parties intimes, l’herpès créé des lésions qui peuvent disparaître entre une à trois semaines. Mais la particularité de cette IST et qu’une fois contractée, elle reste dans l’organisme à vie et se manifeste de temps à autre – ce qui se confirme dans la moitié des cas. La période d’incubation est de 10 jours, ce qui signifie que pendant cette période, le pic de contagion est à son maximum.
Même si l’herpès touche les deux sexes, les femmes sont plus à risque. Contractée lors de rapports sexuels non protégés, Si elle n’est pas soignée, cette IST peut engendrer une stérilité. De plus, une fois contractée, l’herpès reste à vie dans l’organisme.
L’herpès est une infection sexuelle facile à soigner, avec des antibiotiques tels que l'acyclovir, le famciclovir et le valacyclovir, à prendre en traitement pendant 5 jours ou en cure afin d’espacer les crises herpétiques.
Les condylomes sont la conséquence du papillomavirus humain (PVH), de génotype 6 ou 11. On les appelle également crêtes de coq ou verrues génitales. Elles se présentent, en général, sous forme d’excroissances pouvant être douloureuses.
Particulièrement représentée chez les moins de 20 ans, elles touchent également les autres tranches d’âge. Elles se contractent après contact sexuel non protégé.
Cette IST est particulièrement dangereuse puisqu’en plus d’augmenter les chances de devenir stérile, elle se trouve être également la cause du cancer de l’utérus.
Avant tout traitement, la difficulté est de déterminer s’il s’agit de verrues ou de simples boutons d’irritation. De plus selon la taille des verrues, le traitement va différer.
Pour des verrues de taille « normale », un traitement à base de podophyllotoxine sera très efficace – c’est d’ailleurs l’ingrédient actif du traitement Condyline.
L’imiquimod est un autre traitement topique pour soigner dles condylomes. Le traitement antibiotique Aldara en contient 5%.
Si la taille des verrues est plus importante, le traitement par cryothérapie, à base d’acide trichloracétique (ou laser) sera plus approprié.
Avec 7 000 nouveaux cas en France, la chlamydia est une infection sexuelle à surveiller. Touchant les deux sexes à part quasi égale (68% chez les hommes, 64% chez les femmes), c’est l’IST la plus répandue en Amérique du Nord.
Causée par la bactérie chlamydia trachomatis, elle atteint surtout les adolescents et les jeunes adultes. Très difficile à diagnostiquée, elle en est tout autant compliquée à soigner. On la contracte après des rapports sexuels (vaginaux, oraux ou anaux) non protégés. Toutefois, elle reste peu transmise par cunnilingus.
Si elle n’est pas soignée dans les premiers jours, cette infection a des conséquences irréversibles. Chez les hommes, une inflammation de la prostate ou/et des testicules, pouvant aboutir à une infertilité sont à craindre.
Les femmes, quant à elles, peuvent contracter une maladie pelvienne inflammatoire – touchant les organes reproducteurs - qui augmente le risque d’infertilité. La chlamydia accroit aussi le risque de grossesses ectopiques (ou grossesses extra-utérines).
L’infection peut se répandre dans le sang et produire une réaction, appelée le syndrome de Fiessinger-Leroy-Reiter (appelé également syndrome oculo-utéro-synovial). De plus, elle augmente le risque de transmission du VIH.
La chlamydia se soigne avec des traitements antibiotiques à base d’azythromycine et de doxycycline.
75% des femmes et 50% des hommes ignorent qu’ils sont porteurs de l’infection. Le dépistage est primordial pour éviter le risque de contamination en cas de rapport sexuel non protégé.
Egalement nommée blennorragie, la gonorrhée est l’infection sexuelle transmissible la plus répandue après la chlamydia (500 000 nouveaux cas par an). Elle provient d’une bactérie, le gonocoque Neisseria gonorrhoeae
Cette IST affecte les parties génito-urinaires, après un rapport sexuel non protégé. Les femmes sont les plus vulnérables, notamment la tranche 15-24 ans. Chez les hommes, l’infection se retrouve chez les 20-24 ans. L’infection peut aussi se porter sur le larynx et le rectum chez les hommes.
Comme la plupart des infections sexuellement transmissibles, la chlamydia est asymptomatique – c’est-à-dire qu’elle ne présente pas de symptôme apparent.
Toutefois, quelques signes doivent vous alerter :
Chez l’homme
- écoulement de pus au niveau du pénis
- douleurs en urinant
- prurit urétral (démangeaisons au niveau de l’urètre)
Chez la femme
- écoulement vaginal
- Dysurie (difficultés à uriner)
- Douleurs abdominales
- Dyspareunie (difficultés à avoir des rapports sexuels)
- Saignements vaginaux (hors règles)
Les conséquences d’une gonorrhée mal soignée sont importantes et sont souvent communes d’une infection sexuelle à l’autre.
Chez les femmes, il y a un risque élevé d’inflammation pelvienne. La gonorrhée peut causer des douleurs chroniques, une grossesse extra utérine mais aussi une infertilité. Il existe également un risque de contraction du syndrome de Reiter, comme pour la chlamydia.
Pour les hommes, l’infertilité est également une des conséquences mais elle est plus rare. L’infection a aussi pour conséquence une orchiépididymite (inflammation des testicules et de l’épydydime).
La gonorrhée se soigne avec le traitement antibiotique Céfixime (en association avec l’Azythromycine pour la Chlamdydia trachomatis)
Moins connue à notre époque que les autres infections sexuelles, la syphilis (appelée également vérole) n’en ait pas moins dangereuse.
Causée par la bactérie Treponema pallidum (tréponème pâle), la syphilis atteint les deux sexes sans distinction. Elle touche les muqueuses
La transmission du virus se fait par voie sexuelle, quelque que soit le rapport sexuel, non protégé. Mais il également possible de contracter la maladie par voie sanguine et lors de la grossesse.
Cette infection était extrêmement répandue avant 1945, date à laquelle les premiers antibiotiques ont pu endiguer la maladie. Aujourd’hui, c’est surtout le continent africain qui est le plus touché, suivie par l’Amérique du Sud et l’Asie.
Mais depuis une quinzaine d’années, la syphilis fait également son retour dans les pays développés.
Non soignée, cette maladie peut provoquer des troubles cardiovasculaires et neurologiques.
On dénombre trois stades d’évolution de l’infection :
Primaire : sans signe apparent ou seulement trois semaines (parfois trois mois) après la contamination, cette première phase se définit par l’apparition d’un chancre, plaie indolore, de couleur rosée, bien délimitée, qui va se durcir et produisant un liquide clair. Cette lésion se localise autour des parties génitales (clitoris, testicules, gland, lèvres, etc) mais également sur la langue, les amygdales, les lèvres. Ce qui rend difficile son diagnostic sans prise de sang.
Secondaire : entre un mois et un an après le rapport sexuel contaminant et sans soin, la bactérie provoque des lésions cutanées très larges et parfois contagieuses. Elle atteint aussi les muqueuses (bouche, anus, gland, vulve). Des maux de tête, de la fièvre, des troubles rénaux, l’hépatite et la méningite accompagnent généralement ces symptômes.
Tertiaire : à ce stade, presqu’aucun symptôme n’a été décelé après plusieurs mois ou années de présence de la bactérie dans l’organisme.
Elle se manifeste par :
- Des troubles neurologiques (neurosyphilis)
- Troubles psychiatriques,
- Troubles cardiaques,
- Troubles digestifs,
- Troubles oculaires
Concernant la transmission de la mère à l’enfant, il existe des risques de décès du foetus, d’un accouchement prématuré ou de développement d’une syphilis congénitale.
Il est important de souligner que, aussi graves qu’elles pourraient être, ces infections sexuellement transmissibles peuvent être soignées si elles sont diagnostiquées rapidement. Souvent sans symptôme apparent, elles doivent toutefois être prises au sérieux.
Dès que vous avez pris un risque, lors d’un rapport sexuel non protégé, ayez le réflexe du dépistage. Pensez aussi à prévenir vos partenaires sexuels, pour qu’ils puissent se soigner eux aussi.
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