Société
Française de Rhumatologie Dossier
Mal de Dos www.rhumatologie.asso.fr Expert : Dr S. Rozenberg
- Rédacteur : D. Perocheau
Le terme « mal de dos » recouvre plusieurs
significations possibles : en langage
médical, le dos comprend toute la colonne
vertébrale qui s'étend de la nuque jusqu'au
sacrum.
Dans ce dossier nous ne nous intéresserons
qu'au bas du dos, c'est à dire au rachis
lombaire. Les douleurs de la colonne dorsale
(milieu du dos) ou cervicale (cou) ne
sont donc pas concernées. D'autre part
si votre douleur descend dans la cuisse
et/ou la jambe, on parlera de lombosciatique
ou de lombocruralgie.
Quelle est la différence entre lombalgie
aiguë et lombalgie chronique ?
C'est en fait une notion de durée qui
différencie les lombalgies aiguës des
lombalgies chroniques. La lombalgie est
dite « aiguë » si la douleur est récente
(moins de 4 à 6 semaines). Elle se traduit
souvent par le classique lumbago. Même
si les douleurs sont très importantes
au début, elles vont rapidement disparaître,
soit toutes seules, soit grâce à un traitement.
Si les troubles persistent depuis plus
de 3 mois, la lombalgie est « chronique
». Mais il faut savoir que chronique ne
signifie pas « définitif ». Il n'y a pas
à craindre une gêne trop marquée dans
les activités quotidiennes. Parfois c'est
uniquement dans certaines circonstances
que la douleur va réapparaître, (efforts
physiques, trajets en voiture, position
prolongée,.). D'autres fois, la douleur
est là en permanence. Toutefois, pour
la très grande majorité des cas les douleurs
vont diminuer progressivement et l'amélioration
va être sensible.
Qu'appelle t'on « lombalgie commune
» ?
On parle de lombalgies communes lorsque
les causes responsables sont en rapport
avec une origine « mécanique » : une hernie
discale, une arthrose, un pincement discal,
etc.,.. Elles s'opposent aux lombalgies
symptomatiques qui sont due à une atteinte
non mécanique de la colonne vertébrale
: infection, ostéoporose, rhumatisme inflammatoire,
etc.,. Ou bien encore qui sont en rapport
avec une lésion qui ne concerne pas la
colonne vertébrale, comme par exemple
une colique néphrétique.
De quoi est faite la colonne vertébrale
?
La colonne vertébrale ou rachis est constitué
de nombreux éléments, liés les uns aux
autres.
Les pièces osseuses sont les vertèbres
qui s'empilement les unes sur les autres.
Entre elles s'intercalent les disques
intervertébraux. Ils jouent le rôle de
« coussinets », véritables amortisseurs
des pressions qui s'exercent sur la colonne.
Les vertèbres sont également articulées
entre elles grâce aux articulations interapophysaires
postérieures qui jouent le rôle de « guide
» lors des mouvements de la colonne vertébrales.
Enfin, il existe également des muscles
et des ligaments qui entourent la colonne
vertébral, assurant sa stabilité et permettant
sa mobilisation.
Les nerfs rachidiens, issus de la moelle
épinière sortent à chaque étage vertébral
par les trous de conjugaison. Du fait
de leur proximité et des liens qui les
unissent, on comprend que l'atteinte de
l'un de ces éléments puisse se répercuter
sur les autres.
Chacun peut devenir douloureux et irriter
les racines nerveuses des nerfs rachidiens.
Ainsi la survenue de lombalgies peut être
en rapport avec une atteinte:
- des vertèbres : fracture, tassement
ostéoporotique, etc.,.
- du disque : pincement, hernie, etc.,.
- des articulations interapophysaires
postérieures : arthrose, etc.,.
- des ligaments : entorse, etc.,.
- des muscles : faiblesse, déchirure,
etc.,.
- de l'ensemble de la colonne vertébrale
: déformation entraînant une scoliose,
augmentation de la cambrure, etc.,.
Il est important de comprendre que les
atteintes sont souvent multiples et qu'il
est souvent bien difficile de déterminer
précisément quelle est la structure en
cause.
Qu'est ce qu'une hernie discale ?
Le disque intervertébral, intercalé entre
deux vertèbres est constitué d'une partie
périphérique appelée annulus, et d'une
partie centrale dénommée nucléus pulposus.
Si l'annulus est de consistance fibreuse,
le nucléus est lui gélatineux.
Sous l'effet des contraintes telles que
des efforts répétés, les mouvements du
corps, mais aussi le simple poids du corps,
le disque peut souffrir et progressivement
l'annulus va se fissurer. A ce moment
là, le nucléus va s'infiltrer dans la
fissure et du fait des pressions , va
pouvoir faire saillie dans l'espace intervertébral
: c'est la hernie discale.
Les conséquences peuvent être très variables
: soit il n'y a aucune douleur, et la
hernie ne sera découverte que par hasard,
soit elle peut entraîner des lombalgies.
La hernie discale peut aussi irriter les
racines nerveuses déclenchant alors une
sciatique ou une cruralgie, selon le niveau
où elle se situe. Mais, même dans ces
cas, la chirurgie n'est pas le seul traitement
possible. En effet, le phénomène physique
de compression du nerf par la hernie n'est
pas le seul responsable de la douleur.
On sait aujourd'hui que la hernie discale
est responsable d'une inflammation locale
du fait de la libération de substances
« irritantes ». Il suffit donc souvent
de traiter grâce à des médicaments qui
suppriment l'inflammation pour faire disparaître
la douleur.
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