Le testament de L'Armoire aux Herbes,
Écho sensible de la réalité québécoise.
Pour la première fois en trente
ans, il n'y aura pas de serre remplie
à craquer d'herbes et de fleurs
en devenir, pas de merveilleux jardins
à perte de vue, pas de production
de plantes médicinales, pas de transformation
en nos excellents produits de santé.
C'est avec beaucoup de peine et
le cœur très gros que j'ai dû finalement
arriver à cette conclusion, forcée
de le faire par la conjecture actuelle.
Ma chère Armoire aux Herbes écoulera
cette année les produits qui nous
restent, bons au moins jusqu'en
2012, puis, elle devra fermer ses
portes. Il est impensable d'engager
les frais encourus par une autre
saison agricole, tous ces salaires
des jardiniers et transformateurs
animés par l'esprit le plus pur
de la tradition herbale, alors qu'il
devient rapidement impossible d'offrir
nos produits d'herboristerie aux
clients qui les aiment et les réclament
dans les magasins de produits naturels.
Nous vivons depuis dix ans sous
les menaces, dans un climat d'insécurité
et dans la nécessité de tout justifier
aux yeux de personnes qui ne connaissent
rien de notre réalité. Nous décidons
de retirer de sur nos têtes cette
épée de Damoclès qui a miné nos
énergies et brisé nos cœurs. Nous
choisissons la paix et la liberté
et la conséquence de choix, c'est
le retrait stratégique et volontaire.
Après des efforts notoires de démarches
auprès de Santé Canada pour faire
approuver nos produits afin de tenter
d'obtenir les sacro-saints Numéros
de Produits Naturels (NPN) imposés,
nous avons dû reculer et nous rendre
à l'évidence que nos produits tels
qu'ils sont ne passeraient jamais
cette épreuve pharmaceutisante.
Nous n'allons pas nous mettre à
faire des teintures dans l'alcool
pour satisfaire des exigences extérieures.
Nous n'avons jamais crû en ce processus
de " triage " du gouvernement, il
faut bien le dire. Une des plus
grandes faiblesses de la réglementation
des produits de santé naturels vient
du fait que les critères d'évaluation
et les normes de preuves exigées
pour homologuer les produits ont
été établis par Santé Canada sans
aucune distinction qu'il s'agisse
de produits manufacturés par de
grandes multinationales ou par des
petites et moyennes herboristeries
artisanales dont le rôle a toujours
été d'offrir un large compendium
pour bien servir. Nous avons pressenti
dès 2004 que nous (les petites herboristeries
traditionnelles) serions les laissés-pour-compte
dans cette histoire. Nous savons
que nos produits sont efficaces,
que leur innocuité est réelle et
que si nos clients y sont demeurés
fidèles depuis des décennies, c'est
parce qu'ils fonctionnent. Nous
ne devrions pas avoir à réparer
ce qui n'est pas cassé, à changer
ce qui réussit. Nous ne devrions
pas avoir à réviser nos formules
qui ont fait leurs preuves pour
qu'elles soient copies conformes
des formules de quelques herboristes
du passé ayant été sélectionnés
pour faire office d'experts, à changer
nos concentrations qui sont parfaitement
appropriées, à faire tester chaque
année pour des résidus de produits
chimiques, nos produits d'herboristerie
qui proviennent uniquement de notre
terre, celle-ci étant éloignée de
toute culture polluante et certifiée
biologique et biodynamique depuis
l'avènement au Québec de telles
certifications.
Pour nous, la plante médicinale
est et devrait demeurer un aliment
et non une drogue. " Que ton aliment
soit ton remède ". Il n'y a aucune
différence entre le tonique à l'ail
que nous extrayons dans le vinaigre
et l'ail que nous mangeons. Ils
ont tous deux une indéniable action
curative, tout comme nos carottes
et notre chou. Une véritable transformation
traditionnelle, à échelle humaine,
faite dans le respect de bonnes
pratiques de fabrication n'en fait
pas pour autant un produit de laboratoire
mais constitue une méthode visant
à s'assurer du service des bonnes
plantes pendant les saisons où elles
ne sont pas disponibles dans nos
champs et dans nos jardins. Comme
la choucroute préserve nos choux
et les pots de salsa nos savoureux
légumes d'accompagnement. Nous ne
croyons pas à l'analyse des principes
actifs, à la mesure de quelques
éléments, avec la prétention d'assurer
ainsi une constance de concentration.
Chaque année que le ciel nous donne
fait pousser des plantes qui sont
quelque peu différentes dans leurs
combinaisons d'éléments et ce, pour
de bonnes raisons. La standardisation
n'a rien à voir avec la qualité.
Elle n'est que la preuve d'un produit
mort, dans lequel ne coulent plus
les sources de la vie qui elle,
est d'abord et avant tout changement.
Pour nous, la qualité de nos plantes,
évidente à tous ceux qui au fil
des ans ont visité et sillonné nos
jardins, la qualité vibratoire,
malgré le fait qu'elle ne soit pas
encore mesurable en laboratoire,
a fait ses preuves. Nous sommes
fiers de ce que nous avons accompli,
fiers de ce qui aura été un beau
modèle de petite entreprise honnête,
fidèle à ses convictions profondes,
heureuse de vous avoir offert nos
jardins en gouttes, en huiles et
en tisanes.
Nous avons de la peine pour les
thérapeutes habitués à soulager
la souffrance humaine grâce à nos
produits et à ceux de nombreuses
autres petites herboristeries. Nous
avons de la peine pour les herboristes
de demain qui n'auront pas la chance
de vivre cet extraordinaire périple
qui nous a animés pendant trois
décennies. Nous avons de la peine
pour les gens qui se verront brimés
dans leur liberté de choisir et
de juger par eux-mêmes ce qui leur
convient, en consommateurs avertis.
Nous aurions préféré que l'attention
de Santé Canada se concentre sur
tous ces dangereux produits de synthèse
qui rendent tellement de gens malades
ou dépendants, grugeant leur santé
déjà taxée par les exigences de
la vie actuelle, stressante à souhait.
L'automne dernier, j'ai récolté,
nettoyé, compté avec amour toutes
les semences qui allaient devenir
les jardins 2010. Notre ail a été
mis tendrement en terre. Cet hiver,
j'ai fait naître sur papier les
configurations harmonieuses et les
compagnonnages qui allaient créer
toute cette beauté, planifié l'utilisation
de chaque pouce carré de serre afin
que tout soit prêt pour une autre
saison verte, imaginé chaque engrais
vert, chaque semis en succession.
Les jardins ont une fois de plus
vu le jour dans mon esprit.
Hélas, je sais maintenant que leur
descente dans la matière ne se fera
pas cette année, et plus jamais
dans les années à venir. On ne peut
pas prendre d'année sabbatique en
agriculture. Rapidement, les jardins,
retourneront à la nature sauvage.
Il en restera quelque chose, une
fertilité étonnante, certaines des
vivaces qui résisteront à l'envahissement
des adventices, des fleurs qui,
du moins les premières années, pourront
se frayer un chemin, des êtres invisibles
qui, conviés avec respect depuis
longtemps, préserveront ce qui peut
l'être de ce beau rêve, de ce beau
projet dicté non par l'économie
mais par une vision spirituelle.
Il faut croire que l'heure qui fut
n'est plus et qu'elle ne sera plus
pour un temps.
Je me rends bien compte que la vision
sociale actuelle et celle que je
porte ici ne vont pas dans la même
direction. Je vois l'intuition comme
source de connaissance pour l'avenir.
L'intuition et la pensée vivante
ainsi que l'évolution de tous nos
sens vers la subtilité. La société
voit de plus en plus la science
comme seule source de vérité, l'analyse
laborantine comme seule preuve acceptable
de qualité ou d'innocuité et la
consommation comme la source du
bonheur.
La tenue de dossiers et la somme
incommensurable de toutes sortes
de documents minutieux et pointus
n'améliorent en rien la qualité
d'un produit de plante. L'établissement
d'une telle panoplie de procédures
ne fait que nous distraire de notre
véritable travail. Nous sommes des
artisans du végétal vivant. Pas
des employés d'une manufacture de
produits de plantes. L'amélioration
d'un remède à base de plantes ne
se produit que lorsque le travail
manuel de la terre et le fait d'œuvrer
concrètement à la vitalisation de
cette dernière permet d'élever des
plantes de plus en plus vibrantes
et saines. Il n'est pas normal de
devoir, dans une herboristerie,
sacrifier des jardiniers pour payer
des pousseux de crayons ou de touches
d'ordi dont le rôle est de satisfaire
l'obsession gouvernementale.
Je lisais dernièrement ceci : "
L'émission d'une licence de mise
en marché signifie que le produit
a été examiné par Santé Canada et
qu'il est sûr, efficace et de haute
qualité sous ses conditions d'utilisations
recommandées. " Quelle illusion
! Quelle délusion ! Bien sûr, lorsque
la responsabilité d'évaluer et d'homologuer
l'efficacité, l'innocuité et la
qualité des produits est dispensée
à des gens pour qui toutes les plantes
se valent, qui n'admettent pas la
valeur ajoutée d'un produit biologique,
qui nous avouent n'avoir jamais
entendu parler de la biodynamie,
pour nous, la marche est haute pour
faire valoir notre position et nos
priorités.
Ce n'est pas notre mission d'aller
dans cette direction. Nous sommes
un art du terroir, pas un sous-produit
de compagnies pharmaceutiques qui
essaient de s'adapter à la vision
arhimanique pour être accepté par
le système et recevoir l'alléchante
permission de pouvoir se vendre
légalement. Nous n'avons besoin
de la permission de personne pour
bien faire notre ouvrage d'herboristes.
De toutes manières, ce n'est pas
le gouvernement qui sait ce que
cela veut dire, ne comprenant rien
à notre réalité qui ne les passionne
pas. Sinon, ils seraient avec nous
dans le champ.
Je crois qu'en dehors de la vitalisation
de la terre, seule la joie du travail
bien fait, la saine ambiance de
travail où chacun se sent valorisé
et la conscience d'œuvrer à la guérison
peut ajouter quelque chose à la
qualité du produit de plante. Nous
sommes vibrations en contact avec
les vibrations cosmiques. Nous ne
sommes pas des objets en train d'en
manipuler d'autres. Il y a bien
davantage à l'œuvre que des formules
chimiques et des données mathématiques.
Nous assurons le sauf conduit de
formes de vie dans un avenir qui,
au fond, fait tout pour rendre l'existence
impossible à ses meilleurs apôtres.
J'ai toujours dit que je n'étais
pas venue sur la terre pour faire
des produits à base de plantes,
que ce n'était qu'une excuse pour
faire circuler la vie. Ce ne sont
pas des gouttes plus ou moins concentrées
de substance que j'ai offertes à
L'Armoire aux Herbes, mais des jardins
biodynamiques en bouteilles, une
qualité vibratoire guérissante,
une vision de demain, un espoir
et une certitude de pérennité. Depuis
30 ans, je ne compte plus les gouttes
de jardins qui se sont déversées
au quatre coins de la province.
Les personnes qui nous cherchaient
nous trouvaient. Ma seule consolation
est d'avoir fait école et que d'autres,
maintenant, comprennent l'importance
de demeurer fidèle à l'engagement
envers la vie.
Peut-être est-ce le temps pour moi
de diffuser l'esprit sans qu'une
somme phénoménale de mon énergie
aille au support de la matière?
Je ne sais pas. Ce que je sais,
c'est que j'ai eu la chance immense
de vivre sur une terre fertile et
hautement spirituelle qui continuera
encore longtemps à offrir ses services
subtils et à soigner par la conscience.
Je ne suis pas attachée au revenu
généré par la vente en magasin.
Ma motivation n'est pas pécuniaire,
ne l'a jamais été. J'ai apprécié
les sous générés par ce moment de
liberté où nous avons pu offrir
le bon sans avoir à prouver autrement
que par les résultats obtenus. Il
a permis de redonner encore et encore
à cette terre d'accueil que nous
travaillons sans relâche. Il nous
a permis d'inviter une immense variété
de plantes, produisant un écosystème
heureux et vibrant de santé. Il
nous a permis d'avoir la liberté
d'offrir des connaissances sans
dépendre totalement des retombées
financières pour le faire. Il nous
a permis de ne pas acheter pour
revendre mais de produire en biodynamie,
sans jamais négliger l'effort à
fournir. Il nous a permis de donner
sans compter. Je ne regretterai
jamais cela. Même si, finalement,
c'est la réalité financière qui
force le retrait de cette herboristerie
qui a toujours tenté, dans la mesure
du possible, de bien payer ses employés,
de ne jamais sacrifier la qualité
pour la quantité, ni faire des coins
ronds.
J'ai toujours vu L'Armoire aux Herbes
comme un dispensaire, un vrai, au
service de l'humain qui ne peut
pas se permettre de payer plus cher
pour supporter des laboratoires,
des formulaires et des tonnes de
papier à noircir. Je préfèrerai
toujours noircir la terre en lui
ajoutant du bon compost que de noircir
du papier. Faudra-t-il attendre
l'écroulement du système et l'état
d'urgence pour que renaisse le respect
des petites herboristeries qui,
malgré le fait qu'elles ne peuvent
pas se payer le luxe de l'approbation
aliénante d'un système à la courte
vision et aux valeurs décentrées,
ne devraient pas pour autant constituer
des hors-la-loi à contraindre et
à assassiner? Non, je ne vendrai
pas à rabais toutes les vivaces
qui sont ici. Je respecte trop la
terre pour lui arracher ses enfants
par les racines pour des raisons
économiques. J'ai toujours partagé
généreusement mes amies les plantes.
De nombreux jardins du Québec sont
les rejetons de cette florissante
Armoire aux Herbes. Je continuerai
à être la gardienne dévouée de cette
terre que j'aime tant.
J'aurai beaucoup de peine quand,
ayant trouvé pour elles des personnes
aimantes et accueillantes, mes juments
devront me quitter car je n'aurai
plus les moyens de les nourrir,
ni d'usage pour leur fumier, source
animale de tous nos composts. J'aurai
beaucoup de peine quand on démantèlera
la grande serre, afin qu'elle puisse
continuer de servir ailleurs, le
grand séchoir qui nous a aidé à
créer les plus belles tisanes au
monde, ceci dit sans le moindre
orgueil.
Sachez que je ne suis pas inquiète
de ma survie personnelle. On a besoin
de peu quand on avance en âge. Ma
richesse dans cette vie, ce fut
d'avoir vécu pleinement mon rêve,
d'avoir généré de tels jardins et
d'avoir pu promouvoir, avec leur
assistance, beauté, santé et vie
de l'âme. Toutes mes économies y
sont passées. Et Dieu sait que je
ne regretterai jamais d'avoir fait
ce choix. C'est ce qui a justifié
tout mon enseignement et mes plus
belles découvertes.
Il me reste à me mettre totalement
d'accord avec ma destinée de maintenant,
soit ce retrait et cette imminente
fermeture, à cause d'un système
politico-social qui manque de vision
et de profondeur. Mais c'est là
où nous sommes, n'est-ce pas? Il
paraît qu'on a les décideurs qu'on
mérite. Cette épreuve deviendra-t-elle
une motivation de plus pour continuer
de partager la connaissance, la
vision d'un avenir où le vivant
retrouvera sa vraie place, à la
source de nos choix et de nos vies?
Je me mettrai d'accord avec ce qui
se passe. Je ne serai pas une victime.
J'y découvrirai ma prochaine étape.
Je ne serai pas une " Has been ".
Je ferai confiance aux forces spirituelles
qui m'ont guidée tout du long et
qui savent ce qui est espéré pour
cette nouvelle phase de ma vie.
Je ne me révolterai pas, je ne me
fermerai pas comme une huitre. Je
continuerai à supporter les causes
qui me sont chères. J'aiderai de
mon mieux mes proches et les gens
de mon milieu. Et je jardinerai
à mon échelle : je ne saurais imaginer
ma vie sans un potager, sans quelques
îlots dans lesquels j'intègrerai
mes plus essentielles alliées. Je
demeurerai jusqu'à mon dernier souffle
une ardente amoureuse du règne végétal.
Je suis une poupée russe vivante.
Je me relève vite et résolument
quand on me fait tomber. Je suis
aussitôt prête à aller encore plus
profondément contacter mon essence
pour comprendre et continuer à remplir
la mission qui justifie ma présence
sur cette terre.
En janvier, j'ai connu l'ablation
de ma vésicule biliaire qui s'affaissait
et devenait dangereuse de par la
présence d'une quantité excessive
de pierres. La souffrance précédant
l'opération fut extrême. Mon corps
en est à réapprendre à fonctionner
hors de ses sentiers battus, à emprunter
d'autres voies, à s'habituer à l'absence
d'un organe, à se rebâtir une nouvelle
façon de fonctionner. Vous comprendrez
que je ne puisse m'empêcher d'y
voir là la symbolique de ce que
vit notre société.
On peut couper l'élan à une herboristerie
traditionnelle. On peut l'empêcher
de vendre ses produits. Mais on
ne peut pas démolir une herboriste
de souche, une biodynamicienne de
cœur, une femme de la terre et une
guérisseuse, même si on lui retire
le droit d'offrir ses plus beaux
fruits.
Je veux remercier ici, de tout mon
cœur, toutes les belles personnes
qui se sont données sans compter
pour que vive L'Armoire aux Herbes:
les fournisseurs, les distributeurs,
les employés, les jardiniers, les
stagiaires, les amis et les fidèles
clients, l'Herbothèque et ses étudiants.
Et plus particulièrement ma sœur
Hélène et mon neveu Frédéric, qui
vivent ce deuil de très près avec
moi et dont l'amour et le désintéressement
adoucissent les jours qui nous restent.
Si vous désirez vous procurer les
derniers produits de L'Armoire aux
Herbes, faites vite. Ils seront
disponibles encore un temps dans
certains magasins. Vous pourrez
aussi nous les commander directement
jusqu'à écoulement des stocks par
téléphone, fax ou sur notre site
web armoireauxherbes.com Profitez-en
pour aller voir les photos, lire
les textes, vous nourrir à cette
source qui d'ici la fin de l'année
en cours, se tarira ou prendra une
autre forme. Merci d'être là et
de croire en une herboristerie qui
va au-delà du commerce. Une herboristerie
qui a de longues racines et qui,
malgré les extrêmes du climat actuel,
survivra et fleurira encore et toujours,
quelle qu'en soit la forme. Je vous
salue bien bas et vous tire ma révérence,
Danièle Laberge Herboriste traditionnelle
Maman de la bientôt feue Armoire
aux Herbes Vous avez tous et toutes
la permission explicite de l'auteure
de ce texte, de le reproduire textuellement
et de l'envoyer à tous vos amis
et connaissances ainsi qu'à tous
les médias de votre choix.
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