Si
quelqu'un dans
la rue vous
interpelle en
vous disant
: «tu n'es qu'un
imbécile, tu
ne comprends
jamais rien
à rien. Il
n'y a rien à
faire avec toi.»
Vous vous demanderez
sûrement si
il n'est pas
drogué, soûl,
malade ou sénile.
Aucun personne
«saine d'esprit»
n'oserait dire
ce genre de
chose à un étranger.
Par contre,
cette même phrase
dite par votre
patron, et hop
! vous embarquez
dans des représentations
mentales et
dans une série
d'émotions négatives.
Peut-être vous
penserez : «
oh! oh!, je
risque de perdre
mon emploi»,
ou bien «c'est
vrai, c'est
mon erreur,
je suis un incompétent»,
ou bien vous
exprimerez de
la révolte :
«c'est pas vrai,
c'est de sa
faute». Tous
des énoncés
parfaits pour
perturber la
paix intérieure!
Et
que dire de
la même phrase
prononcée par
vos parents,
lorsque vous
aviez six ans.
En bon enfant
que vous étiez,
vous avez écouté
ce que vos parents
vous ont dit,
et comme, pour
la majorité
d'entre nous,
vous avez probablement
fait ce qu'il
fallait pour
leur donner
raison, même
sans vous en
rendre compte
et sans le souhaiter.
Combien
de fois j'ai
rencontré des
jeunes vivant
des problématiques
difficiles,
m'avouer qu'ils
s'étaient fait
dire par leurs
parents qu'ils
étaient des
incapables,
des «pas bons»,
des «moins que
rien». Et bien,
ils l'ont cru
car ils le sont
devenus. Ce
que les êtres
près de nous
transmettent
par la parole,
nous influence
qu'on le veuille
ou non.
En
travaillant
avec des détenus
en milieu carcéral,
je me suis également
rendue compte
du désastre
émotif causé
par l'influence
négative des
mots entendus
au cours de
l'enfance :
«si tu continues
comme ça, tu
finiras par
te retrouver
en prison»,
«tu n'es bon
qu'à causer
des problèmes».
Et ce ne sont
là que de maigres
exemples de
ce qu'ils ont
entendu. La
plupart du temps,
les expressions
réellement utilisée
par les parents
tiennent du
cauchemar et
seraient censurées
à n'importe
quelle chaîne
télévisée.
Ça ne pourrait
pas passer à
la télévision,
mais ça se dit
à la maison.
Saviez-vous
qu'avant l'âge
de 18 ans, nos
enfants ont
entendu plus
de 18 000 mots
négatifs. Et
d'après les
études de Jack
Canfield, spécialiste
en estime de
soi dans les
écoles, un enfant
d'âge scolaire
reçoit en moyenne
460 commentaires
négatifs ou
critiques par
jour contre
seulement 75
commentaires
positifs supportants.
De plus, un
adolescent moyen
aura déjà vu
plus de 40 000
meurtres et
200 000 actes
de violence
à la télévision
avant de devenir
adulte. Il
n'est pas surprenant
qu'avec tant
de paroles chargées
négativement,
que nous développions
des problèmes
d'estime de
soi, sans compter
les autres...
Avec
tant de mots
toxiques en
circulation,
nous avons tous
une responsabilité
langagière envers
les autres êtres
humains. Étant
donné que nous
communiquons
par la parole,
pourquoi ne
pas la rendre
encore plus
efficace et
constructive
? Pourquoi
ne pas utiliser
des mots qui
nous valorisent,
nous stimulent
et nous mènent
au succès ?
Pourquoi ne
pas éliminer
totalement de
notre vocabulaire
les mots toxiques,
c'est-à-dire
ceux qui nous
tuent à petit
feux. Nous
communiquons
verbalement
tous les jours,
alors pourquoi
ne pas utiliser
consciemment
un vocabulaire
enrichissant
pour nous et
qui affecte
positivement
tous les êtres
que nous côtoyons
?
Soyons
à l'écoute des
mots que nous
prononçons.
Remarquons leur
impact négatif,
neutre ou positif
sur nous et
nos pairs.
En choisissant
judicieusement
les mots que
nous utilisons,
nous pouvons
transformer
notre vie.
Nous changeons
ainsi nos croyances
et schémas ancestraux.
Cela nous permet
de changer l'image
de nous, qui
est reflétée
au monde extérieur,
tout en changeant
notre représentation
du monde intérieur.
Et
pourquoi ne
pas faire comme
l'a déjà expérimenté
l'acteur Gérard
Depardieu :
«Quand j'ai
commencé à répéter
les mots que
je désirais,
j'ai ressenti
les émotions
qui leur correspondaient».
Ainsi nous pourrons
fermer les oreilles
aux mots toxiques
et ouvrir la
bouche au langage
dynamisant.
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