Si
l’aromathérapie se positionne dans le
dense et la matière en traitant le corps
physique et le symptôme, l’olfactothérapie
agit sur la sphère subtile de l’esprit
et du psychisme. On comprend alors comment
les huiles essentielles peuvent avoir
une approche globale ou holistique de
l’être humain.
L’olfactothérapie est une thérapie émotionnelle
psychocorporelle qui utilise les odeurs
et la vibration de certaines huiles essentielles
pour aider le patient à trouver et soigner
les traumas du passé qui encombrent son
présent.
L’olfactothérapie est-elle scientifiquement
reconnue ? L’olfactothérapie se base sur
la puissance d’évocation des odeurs pour
réveiller des souvenirs conscients ou
même inconscients pouvant être à l’origine
de l’installation d’une souffrance psychique
ou organique au moment présent. L’olfactothérapie
est considérée comme une médecine parallèle
dont se font l’écho nombre de parutions
en presse spécialisée et grand public
(lire l’article de Sciences & Avenir -
« Sentir pour se souvenir »).
L'olfactothérapeute explique comment ça
marche : L’olfactothérapie utilise le
rhinencéphale (mémoire archaïque, émotions,
pulsions), directement connecté avec les
neurones du nerf olfactif, pour favoriser
l’émergence rapide des traumas anciens
(origine des troubles) sans passer par
le diencéphale (mental). Le nerf olfactif
apporte ainsi directement l’information
au niveau des zones cérébrales du cortex
limbique, qui est le siège des émotions.
Les odeurs des huiles essentielles véhiculent
un message puissant. La fréquence de chaque
odeur est une information vibratoire précise.
Respirer ces odeurs influence donc véritablement
la qualité du prana inspiré ; au point
de nous y ouvrir avec une odeur aimée
ou de nous y fermer avec une odeur répulsive.
Le but de l’olfactothérapeute est donc
de :
détecter le ou les plexus perturbés
à l’aide des odeurs dont il dispose.
accompagner le consultant dans
sa prise de conscience, du trauma associé
à cette perturbation gràce au pouvoir
évocatoire de l’odeur.
faciliter sa libération émotionnelle
par l’odeur encore, et toucher particulier
de certaines zones du corps.
donner au plexus la bonne fréquence
par l’utilisation vibratoire de l’huile
essentielle et une remise à zéro d’Ida
et Pingala.
vérifier par la nouvelle appréciation
de l’odeur si le changement est effectif.
Le corps physique n'est qu'un des aspects
de la dimension humaine. De nombreux canaux
subtils sillonnent ce corps pour véhiculer
l’énergie vitale. Parmi eux, 2 sont
capitaux. Ils montent en se croisant le
long de la colonne vertébrale. A chaque
croisement correspond un plexus énergétique
majeur ou chakras. Leurs terminaisons
se situent dans chaque narine afin de
capter la qualité énergétique de l’air
inspiré : son Prana. La vibration de chaque
molécule d’air est une nourriture subtile
mais non moins capitale pour l’Homme car
elle fait résonner l’ensemble des plexus.
Les molécules odorantes présentes dans
l’air que nous inspirons influent sur
la vibration du prana : Les odeurs
colorent l’énergie de l’air, comme les
couleurs pour la lumière. Or, au quotidien,
99 % des odeurs environnantes ne sont
pas senties consciemment mais nous influencent
bel et bien ! Sans une sensation vibratoire
du message olfactif, comment ferait le
papillon pour sentir une femelle à plus
de quinze kilomètres ? La concentration
en molécules odorantes dans un tel volume
d’air rend la perception uniquement biochimique
quasiment impossible…
Les odeurs des huiles essentielles véhiculent
un message puissant. La fréquence de chaque
odeur est une information vibratoire précise.
Respirer ces odeurs influence donc véritablement
la qualité du prana inspiré ; au point
de nous y ouvrir avec une odeur aimée
ou de nous y fermer avec une odeur répulsive.
Les odeurs de certaines huiles essentielles
sont reliées de par leur fréquence aux
7 plexus majeurs. Le ressenti olfactif,
agréable ou pas, indique si l’odeur et
le plexus associé résonnent plus ou moins
harmonieusement.
Avec un accompagnement précis, l’odeur
nous emporte dans l’imaginaire, l’inconscient.
La facilité déconcertante, pour les routards
de diverses thérapies, avec laquelle une
odeur nous ramène illico dans les émotions
du passé s’explique par la particularité
unique du trajet neuronal de l’odorat
(le seul sens à nous relier directement
avec nos émotions). Les associations libres,
générées par l’odeur vont petit à petit
mettre à jour un bonheur ou un trauma
passés : cause de l’amour ou du dégoùt
de l’odeur. Une grille de lecture particulière
des odeurs permet de les ‘’apprivoiser’’.
Ainsi, la note olfactive et vibratoire
correspond à telle ou telle question essentielle
pour l’Homme : Question incontournable,
véritable archétype olfactif de l’humanité.
La souffrance réveillée par la confrontation
à un archétype est alors exprimée et traitée
avec Sens. Le message vibratoire de l’huile
associé à des manœuvres et respirations
particulières rend possible l’apprivoisement
d’une odeur répulsive, c’est à dire une
modification positive de l’appréciation
d’une odeur ; passer d’un ressenti répulsif
d’une odeur à un ressenti plus neutre
voire apprécié : Pour ne plus se fermer
à l’énergie vitale.
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Grâce à l'utilisation d'odeurs, des patients
ayant subi des traumatismes neurologiques
retrouvent peu à peu le fil de leur mémoire.
Reportage à l'hôpital de Garches.
De la parfumerie à l'hôpital, il n'y a
parfois qu'un pas. Comme ici, au cœur
du service de réadaptation neurologique
de l'hôpital Raymond-Poincaré de Garches
(Hauts-de-Seine). Les odeurs y sont reines.
Au fond d'un couloir qui, lui, " sent
" nettement l'hôpital, se trouve un bien
curieux atelier : celui d'olfactothérapie.
Comme tous les jeudis matin, Patty Canac,
son animatrice, y reçoit les patients
hospitalisés en rééducation neurologique,
suite à un traumatisme crânien ou un accident
vasculaire cérébral. Une prise en charge
unique en France.
Aux murs, de grandes photos de fleurs.
Patty, qui accueille en blouse blanche,
n'est pas médecin mais professeur à l'Institut
de parfumerie de Versailles. Ses outils
de travail ? Plus de 200 essences différentes
contenues dans de petites fioles ou présentées
sur des bandelettes de papier pour mieux
les sentir. Odeurs alimentaires bien sûr,
mais aussi d'alerte (gaz, plastique brûlé),
de propreté (savon, shampooing), de bricolage
(bois coupé) ou encore d'enfance (colle
blanche, fraise Tagada). Son objectif
? " Se servir de l'odeur pour aider les
patients présentant des troubles du langage,
de la mémoire et de la reconnaissance,
à reconstruire leurs souvenirs " enfouis
par le traumatisme. Le travail s'effectue
préalablement entre l'olfactothérapeute,
les orthophonistes et la famille : il
s'agit d'évoquer la vie du patient avant
l'accident, son environnement, son métier,
ses habitudes, les odeurs qu'il aimait.
Aujourd'hui, c'est au tour d'Etienne,
30 ans. Il est accompagné de son orthophoniste,
Gaëlle Le Bornec.
Victime d'un accident de la route il y
a six mois, le jeune homme a subi un grave
trau matisme crânien et présente un double
handicap : des troubles du langage associés
à de sérieuses difficultés de reconnaissance
visuelle. Il peine à reconnaître ses proches,
est incapable de faire les courses, se
perd dans son quartier. " Mon cerveau
interprète mal ce que je vois ", résume-t-il
. " Etienne nous a rapidement confié qu'il
se servait de son odorat pour identifier
ses proches ", confie Gaëlle, qui a repéré
en lui le bon candidat pour l'olfactothérapie.
Très concentré, il se penche tout d'abord
sur de simples photographies de fruits
(melon, orange, noix de coco…). Mais il
est incapable de les nommer spontanément.
Patty passe à la phase 2 : elle sort ses
bandelettes parfumées. Objectif pour Etienne
: associer chaque odeur au fruit. L'animatrice
choisit la bandelette melon. " Fermez
les yeux, sentez. Aimez-vous cette odeur
? Vous rappelle-t-elle quelque chose ?
" Concentration. Silence. Hésitation.
Le visage d'Etienne se crispe. " C'est
ce qu'on met sur le poisson ? " Il faudra
que Patty prononce les mots " été, dessert,
cageot, jambon, porto " pour qu'Etienne
retrouve enfin celui de " melon ".
Confronté aux senteurs grasses et sucrées
de la noix de coco, il ferme les yeux.
Son visage se détend. " Ça sent bon, je
connais, j'en mange tous les matins dans
les céréales, c'est de la… noix de coco
! ", lâche-t-il, satisfait. Pour l'orange,
difficile car très proche visuellement
du citron, il faudra l'aider et évoquer
le presse-agrumes, la recette du canard…
" J'ai l'impression de réapprendre beaucoup,
confie Etienne. Ces odeurs m'envoient
vers des choses connues mais que j'ai
du mal à exprimer. " L'atelier s'achève.
Le jeune homme est sur le point de rentrer
chez lui et Patty lui laisse des flacons
afin de lui permettre de poursuivre le
travail à domicile.
C'est au tour de Madeleine. Agée de 57
ans, elle a été victime il y a quelques
mois d'un accident vasculaire cérébral.
Depuis, elle souffre de troubles graves
de la mémoire, de difficultés de la concentration
et de l'attention. Ici, l'objectif est
de faire travailler sa mémoire. Patty
a inventé un scénario parfumé : " Je vais
vous raconter une histoire et vous faire
sentir six odeurs différentes. A vous
de les mémoriser ", annonce-t-elle. Tout
commence avec le plein de carburant de
la voiture (odeur d'essence). Puis c'est
l'arrivée à la campagne (odeur d'herbe
fraîche coupée) suivie d'une pause sandwich
(odeur de poulet et de mayonnaise) et
d'un café. Ensuite, une marche en forêt
se solde malheureusement par une cheville
douloureuse… imposant un soin local (odeur
de camphre). Suit alors un temps de diversion.
Pendant deux à trois minutes, Patty se
met volontairement à discuter de tout
et de rien avec la patiente et son orthophoniste,
Nicole Marlier. Madeleine doit ensuite
tenter de retrouver le fil de l'histoire.
D'une voix hésitante, elle se lance :
" Ça se passe à la campagne, je fais des
courses pour les sandwichs et puis après
il y a le camphre. " Un peu lapidaire
mais selon Patty et Nicole, c'est déjà
beaucoup mieux. Il y a quelque mois, elle
était incapable de résumer le scénario
parfumé.
Depuis cinq ans, l'atelier fonctionne
en séances individuelles, ou par groupes.
" C'était sa fonction première ", se souvient
Marie-France Archambault. Ancienne psychomotricienne
reconvertie dans la parfumerie, c'est
elle qui a proposé à l'équipe médicale
cette approche de la mobilisation de la
mémoire par l'odeur. " Emballés, ils ont
immédiatement suivi ", poursuit-elle.
L'atelier a démarré en 2001, soutenu par
CEW (Cosmetic Executive Women), une association
qui, depuis dix ans, offre gratuitement
des soins esthétiques aux patients hospitalisés.
Depuis, cet atelier a aussi été mis en
place en gériatrie, à l'hôpital Amboise-Paré
de Boulogne (Hauts-de-Seine), et très
récemment à l'Institut Gustave-Roussy
de Villejuif (Val-de-Marne) à destination
de patients cancéreux.
" L'olfactothérapie, c'est une note colorée
dans un monde hospitalier qui se décline
plutôt en noir et blanc , résume l'experte
en parfumerie. Mais attention, il n'y
a rien de magique. " Surtout, cet accompagnement
ne peut être réalisé que par un parfumeur
et non un soignant car des connaissances
chimiques très précises sont requises.
Exemple avec l'odeur d'herbe coupée (ou
cis 3 hexénol). " Cette odeur peut certes
évoquer le jardin, mais aussi, curieusement,
la mécanique. Et seule une personne qui
connaît parfaitement la composition chimique
des parfums saura accompagner le patient
dans ses évocations ", détaille Patty
Canac.
En tout cas, les malades, eux, sont ravis.
Rares sont ceux qui refusent de venir
aux séances, et il y en a même qui en
redemandent. Comme ce Tahitien qui, loin
de chez lui, venait humer avec délice
les odeurs de forêt après la pluie. Parfois
l'atelier se déplace jusqu'au lit du malade.
" Je me souviens d'un patient comateux
chez qui la toute première manifestation
d'éveil a été provoquée par une odeur
de chewing-gum à la menthe ", évoque Patty
Canac. Qui ne cesse de mettre à jour la
gamme de son odorothèque. Dernières odeurs
en date, celles du Nutella et de la barbe
à papa. Mais il en est une que l'experte
en parfums aimerait posséder : l'odeur
de la mer et du sable chaud.
Sylvie Riou-Milliot - Sciences et Avenir
- Juillet 2006
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