Antioxydant puissant et remède éprouvé des infections urinaires , le jus de cette airelle nordique agit aussi sur les calculs rénaux et les accidents vasculaires cérébraux.
La canneberge n'en finit plus de dévoiler ses vertus. En 2001, cette variété d'airelle poussant dans la tourbière d'Amérique du Nord et de Scandinavie avait déjà été élue "reine des antioxydants" par les auteurs d'une étude anglo-saxonne. Les chercheurs avaient en effet découvert que la baie rouge des canneberges contenait deux fois plus de phénols que de myrtille : or les phénols, qui donnent ce petit goût amer caractéristique à certains fruits ,apparaissent aujourd'hui comme les meilleurs agents de lutte contre les radicaux libres. Mais les vertus de l'arbrisseau septentrional ne s'arrêtent pas là. C'est d'abord et avant tout un remède traditionnel de la cystite, dont plusieurs études ont confirmé l'efficacité dans la prévention des infections urinaires.
LES BACTERIES NE S'ACCROCHENT PLUS :
Il a effectivement été démontré que la canneberge empêche les bactéries E.coli (Escherichia) de se fixer aux parois des voies urinaire. De ce fait, les bactéries ne peuvent se coloniser et donc créer une infection. Il y a quatre ans, les auteurs d'une synthèse de cinq essais cliniques avaient estimé que des erreurs méthodologiques empêchaient de conclure à l'efficacité de la canneberge pour la prévention de la cystite. Mais depuis lors, deux nouvelles études randomisées ont été publiées. La première, menée en Finlande sur 150 jeunes femmes sujettes aux cystites à répétition, a montré que le taux de rechute était nettement inférieur chez les consommatrices de canneberges. Un verre de jus par jour diminue de moitié les risques de récidive dans les six mois. La seconde menée au Canada, a confirmé que le jus et les comprimés de canneberge enrayaient beaucoup mieux les crises de cystite qu'un placebo. Une troisième étude, comparative, celle-là, a révélé un lien inverse entre la fréquence d'infection urinaires et la consommation régulière de jus de canneberge. Le doute n'est donc plus permis et les grand-mères des régions froides tiennent leur revanche !
VERTUS MULTIPLES
Ce n'est pas tout. Selon de nouvelles études, les airelles de marais auraient également le pouvoir de limiter les dégâts causés par un accident vasculaire cérébral (AVC) et de contrer les calculs rénaux. Concernant le cerveau, une expérience menée sur des rats à montré qu'un extrait de canneberges, s'il est administré immédiatement après un AVC, réduisait de 50% le nombre de cellules cérébrales détruites. Comme des études antérieures avaient déjà montré que la canneberge améliore la flexibilité des artères, diminue la tension et favorise le "bon" cholestérol, on peut donc dire que les airelles nordiques (et sans doute celles de nos régions aussi) aident à prévenir les accidents vasculaires et à s'en remettre. Concernant les calculs rénaux , d'autres chercheurs ont voulu comparer l'efficacité du jus de canneberge, du jus de cassis et du jus de prune. Si l'impact du jus de prune a été insignifiant, le jus de canneberges a acidifié l'urine des volontaires dans des proportions telles que son action serait certainement bénéfique dans le cas de pierres aux reins de type apatites, brushites ou stuvites. Pour sa part, le jus de cassis a alcalinisé l'urine, ce qui le rendrait apte à prévenir et dissoudre les pierres d'acide urique.
Bref, la pharmacie de la Nature n'a pas fini de nous émerveiller...
Ecrit par Me Dina Turelle -
Extrait de Bioinfo n°45 du mois de juin 2004