Les graines de cannabis en tant que traitement pour la maladie de Parkinson
La démence est une perte ou réduction sérieuse des capacités cognitives, qui peut être temporaire comme elle peut au contraire constituer un déclin psychologique à long terme. Il existe de nombreuses maladies qui sont considérées comme des formes de démence. Parmi les déclinaisons les plus communes et connues de la démence, on peut citer la maladie d’Alzheimer, la maladie de Parkinson, ou encore la maladie de Huntington.
La maladie de Parkinson est une maladie neurologique chronique dégénérative qui affecte le système nerveux central, provoquant des troubles moteurs importants, avec une évolution progressive des différents symptômes . Avec la maladie d’Alzheimer, il s’agit d’une des plus courantes formes de démence. Les origines de la maladie sont encore de nos jours relativement méconnues, mais hypothétiquement, pourraient être le résultat de certains facteurs génétiques combinés à des éléments liés très généralement à l’environnement, et pouvant entre autres possiblement inclure l’empoisonnement à certains pesticides ou métaux lourds.
L’un des principaux symptômes de la maladie de Parkinson est la détérioration des fonctions motrices, divisée en quatre points : tremblements, rigidité, lenteur de mouvement, et instabilité posturale. Les tremblements sont certainement le symptôme moteur le plus visible et le plus connu, mais il existe de nombreux autres symptômes moteurs potentiellement expérimentés par les patients atteints, selon les cas.
En plus des symptômes moteurs, la maladie de Parkinson inclut des symptômes neuropsychiatriques, pouvant inclure une dégradation de certaines fonctions cognitives, des troubles de l’humeur, ou encore des troubles du comportement. En pratique, ces troubles se traduisent par des problèmes de concentration, de mémoire, de langage, et de compétence visio-spatiale. La dégradation progressive de ces capacités cognitives peuvent résulter au long terme en une manifestation accrue des conséquences propres à la démence.
Il n’existe à ce jour aucun traitement curatif pour la maladie, en revanche de nombreux traitements palliatifs sont proposés par la médecine moderne. Toutefois, comme tous traitements basés sur des drogues pharmaceutiques, ceux-ci provoquent de très nombreux, et très sévères effets secondaires non-désirés.
De manière générale, il reste compliqué pour la communauté scientifique de conduire des études quant à l’efficacité du cannabis contre des pathologies diverses, compte tenu du statut légal de la substance. Cela explique partiellement pourquoi il existe très peu d’études couvrant les cannabinoïdes, qui sont les substances chimiques contenues dans le cannabis et dans le corps humain, et leur effet sur la maladie de Parkinson.
Cependant, il existe de nombreux témoignages de la part de patients souffrant de la maladie de Parkinson, indiquant que la consommation de cannabis a bien des effets positifs au moins sur les symptômes moteurs de la maladie, et tout particulièrement sur les tremblements.
La fréquence de ces témoignages est telle que la recherche s’est penchée sur la question, et en juin 2013, un laboratoire israélien a pu publier une étude réalisée sur des patients atteints de la maladie de Parkinson, et portant sur les effets obtenus dans le cadre de la consommation de cannabis.
Utilisant l’échelle UPDRS (« Unified Parkinson's Disease Rating Scale ») comme point de référence, qui est une échelle destinée à mesurer la gravité des symptômes de la maladie, le laboratoire a comparé le niveau obtenu notamment au niveau des quatre points cardinaux des symptômes moteurs de Parkinson, avant et après la prise de cannabis. C’est ainsi qu’il a pu être constaté que les cannabinoïdes contenus dans la plante (ou phytocannabinoïdes) impactent non seulement les tremblements subis, mais aussi la rigidité musculaire et l’akinésie, qui consiste en une rareté et lenteur des mouvements.
Les tests ont été réalisés sur des patients d’une moyenne d’âge de 66 ans, et ont été effectués avant de consommer du cannabis, puis 30 minutes après la consommation. Les différences de scores obtenus sur chacun des symptômes moteurs clés furent concluants, surtout dans la mesure où les patients concernés avaient en moyenne été diagnostiqués 7,5 années auparavant.
Les patients testés partageaient un paramètre ; ils étaient tous des consommateurs de cannabis réguliers, ayant opté de leur propre chef pour une automédication dans le cadre de la maladie, et d’après eux, une « dose » de cannabis, traduite par une cigarette, ou une dose de vaporisation, produirait un effet soulageant pouvant durer de 2 à 3 heures.
Les effets obtenus étant temporaires, il faut envisager une consommation quotidienne relativement fréquente pour obtenir un soulagement constant. Comme dans le cas de d’autres maladies pour lesquelles une consommation similairement fréquente est nécessaire – telle que le glaucome – il faut prendre en compte le fait que le patient, en particulier si la variété de cannabis utilisée comporte de hauts niveaux de THC, sera également réceptif aux effets psychoactifs apportés par les produits issus de graines de cannabis.
Mais alors que les patients souffrant de glaucome peuvent voir un traitement à base de cannabis médical comme handicapant, dépendant en partie de la nature de leur activité professionnelle comme personnelle, les mêmes effets secondaires s’avèrent majoritairement être un traitement efficace pour les personnes souffrant de la maladie de Parkinson, puisque la sévérité des symptômes de la maladie surpassent dans la plupart des cas ceux apportés par une consommation régulière de cannabis.
Par ailleurs, certaines propriétés du cannabis moins spécifiques sont loin d’être insignifiantes dans ce cas de figure, telles que l’amélioration du moral et le soulagement de l’anxiété, et la dépression. Ces paramètres sont importants puisque, au-delà des symptômes propres à la maladie, il a été constaté que la consommation de cannabis a des effets plus globaux sur le patient. Par exemple, son impact sur l’anxiété comme sur d’autres symptômes entrainant la douleur permettent le retour d’un cycle du sommeil normal, non négligeable si l’on considère l’aspect plus général de la qualité de vie de la population atteinte de la maladie de Parkinson.
Source : Equipe éditoriale de Weed Seed Shop