Les bienfaits psycho-physiologiques du yoga Le yoga ne fait pas qu’améliorer la force et la souplesse de l’organisme : ses bienfaits s’étendent aux organes, aux nerfs et à l’esprit. Pression sanguine, obésité, équilibre métabolique, sevrage tabagique… Le yoga peut être un allié précieux pour quiconque souhaite prendre soin de sa santé.
Le yoga, une pratique complète
Depuis les années 90, le yoga a littéralement explosé en Occident. Rien qu’aux Etats-Unis, ce sont près de 30 millions de personnes qui, en ce début de XXIème siècle, s’adonnent à cette pratique vieille de plusieurs millénaires.
Perte de poids, tonification des muscles, rééquilibre du métabolisme, maîtrise de l’anxiété… Chacun s’y met pour des raisons diverses. Car au-delà du simple exercice physique, le yoga est une pratique complète, dont les bienfaits sur l’organisme commencent tout juste à être découverts dans toute leur ampleur –et reconnus- par le corps médical.
Car comme le soulignent les docteurs Alyson Ross et Sue Thomas dans leur article « The Health Benefits of yoga », il existe à présent un « corpus croissant de preuves scientifiques soutenant la croyance que le yoga est bon pour la santé physique et mentale. »
Le yoga laisse donc présager des perspectives prometteuses dans le traitement de nombreuses conditions ; en complément des thérapies médicales traditionnelles, le potentiel est immense.
Le yoga, garant de la santé cardio-vasculaire ?
Le professeur James A. Raub, docteur en toxicologie à l’université de North Carolina, s’est intéressé aux effets sur la santé du Hatha Yoga (la pratique la plus répandue) dans son étude « Psychophysiologic effects of Hatha Yoga on Musculoskeletal and Cardiopulmonary Function ».
Le spécialiste souligne l’aspect préventif de l’Hatha Yoga sur le système cardio-pulmonaire –ô combien fragilisé par le tabagisme, la pollution atmosphérique et les graisses saturées, facteurs de risques éminemment modernes.
Il est clair qu’au niveau des poumons, les bienfaits sont considérables : renforcement de la ventilation pulmonaire (respiration plus efficace), augmentation de la capacité maximale de ventilation (on peut respirer plus profondément), réduction de la fréquence respiratoire (on a besoin de moins de bouffées d’air -un signe de santé cardio-vasculaire, à l’inverse d’un souffle court)… Et nul besoin d’être un yogi confirmé : ces résultats ont été rapportés au bout de six semaines de pratique.
Le yoga contre les maladies respiratoires
Des améliorations notoires ont également été rapportées chez des sujets asthmatiques : deux semaines de pratique quotidienne ont pu réduire la fréquence des attaques de façon significative chez l’ensemble du groupe de 53 participants.
Le yoga présente aussi des avantages pour les hypertendus, comme l’a montré une étude menée sur 33 patients par le Dr Murugesan R., professeur à l’université de Pondichéry. Ainsi, deux séances quotidiennes pendant 11 semaines se sont avérées aussi efficaces pour le contrôle de la pression sanguine que les traitements médicaux standards.
Le yoga peut également aider les patients qui cherchent à arrêter de fumer.
Comment ?
Tout d’abord, en cultivant la détermination, la patience et la volonté. Le yoga permet aussi, au moyen de différentes postures, de maintenir un certain équilibre émotionnel.
Car en effet, le yoga n’isole pas le corps de l’esprit. Au contraire : il les relie grâce à la respiration, base de toute pratique yogique.
Arrêter de fumer avec l’aide du yoga
En encourageant le patient à se concentrer sur les mouvements qu’il est en train d’exécuter, et en lui permettant de reprendre petit à petit le contrôle de son corps, le yoga permet également de réguler le stress et l’anxiété, qui ne sont jamais qu’une crainte irrationnelle du futur.
De façon plus concrète, le yoga peut neutraliser les envies de nicotines (particulièrement intenses les premières semaines) grâce à des techniques de respiration profonde, comme le souligne l’étude du Dr Beth C. Bock, professeur de médecine comportementale à la Brown Medical School du Rhode Island :
« Le Yoga (…) constitue une méthode fiable pour la régulation du stress et des envies de nicotine, and peut être associé à une amélioration de la qualité de vie. Le Yoga, qui est censé être une pratique longue durée, peut donc potentiellement aider à l’arrêt de la cigarette, en particulier en complément des traitements traditionnels. »
En tant qu’exercice physique, le yoga constitue également un allié précieux pour le contrôle du poids suite au sevrage tabagique.
Stress, migraines et insomnies
Le yoga a aussi le pouvoir de combattre l’insomnie, comme le souligne Sara Ivanhoe, qui enseigne le yoga et la fitness à Santa Monica à de nombreuses célébrités, et a déjà sorti plusieurs DVD :
« J’ai toujours eu du mal à m’endormir, depuis que je suis toute petite », explique-t-elle au site Health.com. « C’est l’une des raisons pour lesquelles j’ai commencé le yoga : je voulais apprendre à me relaxer sur commande. »
Ainsi, les positions inversées, comme le plié du dos en avant jambes écartées (une position très douce), permet d’irriguer le cerveau et de ralentir le flot des pensées.
Les torsions vont, elles, soulager le mal de dos ; quant à la position des « jambes en l’air contre le mur », elle est connue pour calmer les tensions et dissiper les migraines.
Le yoga est aussi intéressant pour les personnes souffrant de dépression. En effet, un épisode dépressif se caractérise entres autres par un état d'atonie, une baisse de l'estime de soi, et des troubles de l'attention. Or, le yoga stimule la volonté, et permet de redonner le gout de l'activité physique. S'ensuit bien souvent un cercle vertueux : plus le sujet pratique, plus il ou elle remarque les changements positifs, créés par lui et lui seul, et plus il a envie de pratiquer.
Le yoga offre ainsi un point focal positif, qui peut redonner confiance au sujet -en lui et en son corps.
Bien qu’il existe déjà nombres de « preuves scientifiques prouvant les effets psycho-physiologiques du yoga », selon les termes du Dr James A. Raub, des recherches plus approfondies sur le sujet seraient les bienvenues pour faire reconnaître cette pratique millénaire comme un complément médical à part entière.