L’analyse transactionnelle est une théorie élaborée
dans les années 1950 par Eric Berne. Depuis
plus de 50 ans, elle n’a cessé d’être validée,
complétée et enrichie par de grands professionnels
de nombreux pays (notamment Amérique du Nord,
Grande-Bretagne, Italie, Belgique et France).
Bien qu’elle ait été créée par un médecin psychiatre
qui souhaitait mettre en place une nouvelle
approche psychothérapeutique, il est rapidement
apparu que son champ d’application n’était pas
réductible au champ de la psychothérapie. Sa
pertinence, son originalité, son accessibilité
en font aujourd’hui l’une des théories les plus
appréciées et appliquées dans l’ensemble des
métiers de la relation d’aide. Elle peut être
utilement couplée à d’autres approches comme
la systémique de l’Ecole de Palo Alto, la Process
Com ou la Gestalt.
L’analyse transactionnelle a été pensée sur
la base des principes suivants, auxquels elle
s’attache à rester fidèle au fil de son évolution
:
elle adhère au courant humaniste qui
postule la nature fondamentalement positive
de l’être humain, sa capacité à faire des choix
et à les assumer,
à ce titre, attachée à la vulgarisation
des savoirs, elle utilise un langage simple
et accessible,
le cadre de sa pratique est contractuel,
c’est-à-dire que le lien entre l’accompagnant
et l’accompagné est basé sur la libre négociation
et acceptation d’un contrat préalable, clair
et exhaustif qui responsabilise chacun quant
au travail à mener et aux objectifs à atteindre.
L’analyse transactionnelle est une théorie
à plusieurs niveaux :
Une théorie de la
communication
“Entre bonjour et au revoir”… Nous passons beaucoup
de notre temps en interaction avec les autres
; tout ce temps est communication, qu’il s’agisse
de messages verbaux ou non verbaux. Ainsi, pour
donner, demander, refuser ou accepter “quelque
chose“, nous devons entrer en contact les uns
avec les autres. Comment se passe la relation
? Est-elle agréable ou non, efficace ou improductive
? Suis-je entendu ou non ou mal ? Semble-t-il
y avoir un message caché derrière un message
apparent ? Dans quelles mesures la réaction
de mon interlocuteur dépend-elle de ma façon
de m’adresser à lui ?
En étant attentif aux mots prononcés, à la manière
dont ils sont dits (le ton, le volume de la
voix), aux postures corporelles et au cadre
dans lequel la relation s’insère, l’analyse
transactionnelle a vocation à aider à la compréhension
- et, si besoin, à l’amélioration - de la communication
entre deux ou plusieurs personnes.
Une théorie du développement
L’une des grandes forces de l’analyse transactionnelle
est de proposer, à côté d’une théorie de la
communication interpersonnelle, une théorie
de ce que l’on appelle l’intrapsychique. Le
postulat est le suivant : ce que j’exprime à
l’extérieur de moi trouve une origine à l’intérieur
de moi.
Ainsi, si l’aspect communication de la théorie
tend à répondre à la question : que se dit-il
? - cette partie s’intéresse à : pourquoi est-ce
dit ? Et pourquoi de cette façon ?
Il s’agit ici d’une élaboration complète de
la structure de la personnalité, originale et
indépendante d’autres théories. Cette élaboration
présente une théorie sur la façon dont l’enfant
se construit, se développe, face au monde qui
l’entoure en prenant des décisions adéquates.
Elle affirme également que certaines de ces
décisions, maintenues en l’état à l’âge adulte,
peuvent être cause de souffrances.
Une théorie de la
structure et de la dynamique des groupes et
des organisations
Comprendre la personne, la relation… mais également
les groupes. Eric Berne a réfléchi à la manière
dont les individus s’organisent ensemble, comment
ils vivent en groupe pour atteindre un résultat.
Eric Berne propose une grille de lecture qui
permet d’analyser la structure d’une organisation,
son fonctionnement, sa dynamique. Cette application
de l’analyse transactionnelle est particulièrement
efficace pour l’intervention en entreprise (consultants,
formateurs, coachs).
L’AT, pour quoi faire
?
L’AT a vocation à s’appliquer à tout ce qui
concerne de près ou de loin la relation à soi
et/ou à l’autre.
Dans le domaine professionnel, on sait depuis
quelque temps déjà que l’exercice d’un métier
n’est pas seulement la mise en œuvre d’un savoir-faire
technique mais implique également une compétence
relationnelle ; on commence seulement aujourd’hui
à le prendre en compte. Tout comme dans le domaine
personnel : mieux se connaître, savoir choisir
son environnement relationnel, apprendre à poser
et penser une situation difficile, sont des
atouts précieux.
Dans le cadre professionnel, un professeur peut
ainsi dispenser son cours que les élèves écoutent
ou non, un infirmier ou un médecin considérer
son patient comme une “chose à réparer” et le
traiter comme tel, un surveillant de prison
se contenter d’ouvrir et de fermer la cellule,
un industriel de produire des voitures dans
des conditions telles que ses salariés se suicident…
Ou bien, le professeur peut se souvenir que
l’objectif n’est pas de débiter son texte mais
qu’il soit enseigné, le soignant considérer
son patient - ou la personne âgée - comme une
personne qui peut avoir peur et a besoin d’informations,
le surveillant peut dire bonjour à un détenu,
l’industriel s’interroger sur les besoins de
son personnel…
Ces questions sont essentiellement (re)connues
à travers quelques “pathologies” sociales graves
comme la maltraitance ou le harcèlement moral,
etc. Il est cependant indispensable et incontournable
que nous agissions sans attendre la pathologie.
Il est urgent que nous préservions la Ressource
Humaine. Il est temps que nous prenions soin
de nous.
L’AT distingue quatre domaines différents d’exercice
- et d’apprentissage -, appelés champs de
spécialisation:
Champ Conseil (C)
:
Egalement appelé Guidance, et désigné en abrégé
par la lettre C. Il s’agit ici d’utiliser l’AT
dans le domaine social, du bénévolat associatif
ou de la prévention ; le médecin, l’infirmier(ère),
l’aide-soignant(e) dans sa relation au malade
ou à la personne âgée, les travailleurs sociaux
ou les auxiliaires de justice éprouvant des
difficultés dans leur travail quotidien…
Champ Éducation (E)
:
Désigné par la lettre E. L’AT est un outil qui
permet à l’éducateur, quel qu’il soit, de comprendre
et d’améliorer la relation à un élève, un étudiant,
un adulte en formation ou un jeune en situation
d’échec scolaire, par exemple. Elle permet d’intégrer
la transmission d’un savoir et d’un apprentissage
dans un cadre éducatif plus large qui contribue
au développement personnel et professionnel
de l’élève.
Champ Organisation
(O) :
Désigné par la lettre O. L’AT permet d’intervenir
au sein d’une structure (entreprises privées
ou publiques, collectivités locales, associations…)
à deux niveaux : la personne ou l’organisation
elle-même. C’est un outil privilégié pour de
nombreux consultants, coachs et formateurs en
entreprise. Les possibilités d’application sont
vastes : redonner à l’Humain toute sa place
au sein d’une structure, allier les besoins
de la personne à ceux du groupe, optimiser la
relation entre collègues ou dans le cadre d’une
hiérarchie …
Champ Psychothérapie (P) :
Désigné par la lettre P. L’AT est ici mise au
service d’un travail thérapeutique pour résoudre
un problème, savoir qui l’on est, mieux comprendre
la relation à son conjoint, ses enfants ou ses
parents. Le psychothérapeute se réfère ici à
la vision de la personnalité que propose l’AT
et l’utilise dans sa propre communication avec
son patient. En début de thérapie, le patient
et son thérapeute définissent ensemble un contrat
thérapeutique en fonction des objectifs et besoins
du patient, la durée du travail thérapeutique
peut être en conséquence brève ou longue.
Un intervenant est formé à l’utilisation de
l’AT dans un champ de spécialisation précis
et ne peut travailler avec l’AT que dans celui-ci
(à moins qu’il n’ait suivi une formation dans
deux champs différents). Par exemple, un analyste
transactionnel certifié dans le champ Organisation
n’est pas habilité à intervenir dans le champ
Conseil, Éducation ou Psychothérapie. La pratique
de l’AT exige le respect d’une déontologie stricte
et d’un suivi rigoureux sur deux points : une
formation avancée et une supervision continue.
Les grands concepts
Les jeux psychologiques
Les signes de reconnaissance
Les États du moi
Les transactions
La structuration du temps
Les positions de vie
Les méconnaissances
La passivité
La symbiose
Le scénario
L’autonomie
Source : Jérôme Fargette - www.analysetransactionnelle.fr
Plus de détails sur les grands concepts
de l'AT sur le site de Jérôme Fargette
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