Extraits du livre "Hypnose
: Evolution humaine, QualitEde vie, SantE/a>
" d'Olivier Lockert]
- Premières traces : il
y a déjà plus de 6000 ans,
en Mésopotamie, où
les sumériens pratiquaient déjà
l'accompagnement en paroles. Un manuscrit
cunéiforme décrit des guérisons
obtenues grâce aux Etats Modifiés
de Conscience. Les 3 états de transe
hypnotiques (re)découverts au 19ème
siècles par Charcot y sont même
déjà expliqués !
- Il y a 3000 ans, en Égypte sous
Ramsès II, 20ème dynastie...
Nous avons la description d’une séance
"d’hypnose", sur une stèle
découverte par Musès en
1972. - Puis à travers les siècles
en Grèce : Socrate, et le "terpnos
logos". Il se décrit lui-même
comme "accoucheur dEacirc;mes".
Ou encore un de ses contemporains, Antiphon
d’Athènes, dont le frontispice
de sa maison annonce qu’il a le pouvoir
de "guérir avec les mots".
En Europe, druides et prêtres, et
jusqu’au fond de l’Afrique, de l’Amérique,
de l’Australie et sur la Banquise (sorciers,
chamans...) partout on retrouve des coutumes
de soins et des rituels qui incorporent
certains éléments de notre
hypnose thérapeutique moderne....
- Au IIIème siècle,
encore en Egypte, un manuscrit
(traduit et publié par Emil Brugsch
en 1893) relate l'existence de "temples
du sommeil" où les gens sont
mystérieusement soignés...
Les prêtes de ces temples parlaient
à l'oreille de leurs patients assoupis,
leur offrant de "douces paroles guérissantes".
- 1529, Paracelse, célèbre
médecin et alchimiste suisse, livre
les premières données scientifiques
(pour son époque) sur le
"magnétisme animal",
tel que l'appellera Mesmer.
- 1750, le père Johann Joseph
Gassner est considéré comme
le précurseur de la thérapie
avec son exorcimus probativus,
assez proche de plusieurs pratiques thérapeutiques
reconnues actuelles.
- 1766, le docteur Franz Anton
Mesmer, disciple spirituel de Paracelse,
inspiré par sa pratique et ses
écrits devient le premier "psychothérapeute"
des temps modernes avec le "Magnétisme
Animal" (qui, entre nous, n’a plus
grand-chose en commun avec la pratique
de l’Hypnose moderne, éricksonienne).
Malgré ses détracteurs de
l'époque, il triomphe dans tous
les royaumes civilisés... jusqu’en
:
- 1784, Chastenet de Puységur,
disciple de Mesmer, découvre par
hasard la transe somnambulique en magnétisant
un jeune berger (l’hypnose comme un
"état" plutôt que
résultat d’une action extérieure).
Et lEstrong>Abbé de Faria,
moine portugais célèbre
pour son apparition dans le Comte de Monte-Cristo,
de Dumas, donne ses démonstrations
dans tout Paris et pose les premiers fondements
de ce qui deviendra "lEEacute;cole
de Nancy" en insistant sur la prépondérance
de la suggestion. C'est la naissance du
"sommeil lucide", qui deviendra
l'hypnose.
La même année,
Louis XVI ordonne une enquête
sur l’existence du magnétisme
animal. Une commission siégera,
où l’on retrouve Benjamin Franklin,
Lavoisier, Jussieu... Son rapport
final, établi sur l'étude
des pratiques d'élèves
de Mesmer (et non de Mesmer lui-même)
sera négatif quant à
l’existence du magnétisme animal,
mais positif quant aux résultats
produits. Ce qui ne fait guère
avancer la recherche.
Le contexte puritain de l'époque,
effrayé de la proximité
thérapeute/patient, redoute
d'éventuels travers "sexuel"
des mesmériens... Le
discrédit qui s’en suit signera
la fin ponctuelle de lEacirc;ge d’or
du mesmérisme
- 1824, quarante ans plus tard,
Deleuze codifie la pratique du magnétisme
et le propulse à nouveau au premier
rang des thérapies de lEeacute;poque.
Partout en Europe, dans les cours royales
et impériales, on soigne par mesmérisme.
- 1829, Jules Cloquet réussie
la première ablation d'un sein
sous hypnose (pour un cancer, en fait
il s'agissait d'une technique à
base de magnétisme animal, le mot
"hypnose" n'ayant pas encore
été inventé).
- 1837, le rapport Husson réhabilite
le "magnétisme" de Mesmer.
Toutefois, il ne sera pas publié,
par crainte du ridicule... Comment expliquer
l’existence de quelque chose que l’on
ne peut quantifier ?
- 1841, James Braid, chirurgien
écossais, découvre les techniques
du magnétisme animal lors d'une
démonstration donnée par
le célèbre magnétiseur
français Lafontaine. Il posera
les bases scientifiques de ce qu’il nommera
: "Hypnose" (1843). L’hypnose
étant officiellement née,
il crée dans la foulée la
notion de monoïdéisme
: selon Braid la transe hypnotique survient
lorsque le patient est concentré
sur une seule et unique idée. La
théorie du magnétisme, trop
impalpable, tend à être remplacée
par l’idée d’une relation patient/thérapeute.
De nombreux professionnels de Santé
se lancent dans l'aventure...
A la même période
: John Elliotson, professeur de Chirurgie
et inventeur du stéthoscope introduit
l’utilisation de l’hypnose en hôpital,
pour les anesthésies. Le docteur
Parker (Mesmeric Hospital, Dublin)
publie le compte rendu de 200 interventions
sous hypnose, dont une amputation indolore
; et James Esdaille, chirurgien lui
aussi écossais, exerçant
à Calcutta, rapporte plus de
2000 interventions, dont 315 majeures
réalisées sous "anesthésie
mesmérienne"... C’est au
tour de l’Hypnose d’avoir son âge
d’or... jusqu’en 1846, avec l’invention
du chloroforme, qui supplantera l’hypnose
pour les anesthésies !... C’est
la fin (pour un temps) de l’hypnose
clinique.
Pendant ce temps, aux États-Unis
se créée la "Société
du Magnétisme", à
la Nouvelle Orléans, avec Morton
Prince (personnalités multiples)
et surtout Benjamin Rush, père
de la psychiatrie américaine.
- 1866, Ambroise-Auguste Liébault,
médecin de campagne et hypnothérapeute
de longue date, convainc le professeur
Hippolyte Bernheim de l’importance de
l’Hypnose et en particulier de la suggestion
verbale (aspect inédit à
l'époque). C’est le début
de lEEacute;cole de Nancy.
- 1878, Jean-Martin Charcot, titulaire
de la première chaire de neurologie,
ayant découvert l'Hypnose lors
d'un spectacle du fameux Donato
(Baron d'Hont, Belgique), créée
dans le monde fonde lEEacute;cole de
la Salpêtrière : l’Hypnose
comme état pathologique rattaché
à l’hystérie ! Et pour cause,
dans le service où Charcot travaillait,
il ne voyait que des personnes souffrant
d'hystérie et ne faisait donc ses
expérimentations que sur elles...
De plus, Charcot n’a jamais fait lui-même
une induction hypnotique : ses étudiants
ou des hypnotiseurs de spectacle comme
Donato s’en chargeaient, souvent avec
des moyens assez barbares (inductions
mécaniques, par flashs visuels,
frayeur ou injection chimique)... De là
à arriver à des conclusions
erronées, il n’y a qu’un pas...
Mais sa position, vieille de plus d’un
siècle, subsiste dans les esprits
de bon nombre de médecins actuels.
Bref, à lEeacute;poque, c’est
le début de la fameuse bataille
dEeacute;coles la Salpêtrière-Nancy
: "état pathologique"
décrit par une autorité
médicale de l'époque, contre
"état naturel" décrit
par la très avancée école
de Nancy... La-dite bataille ne s’est
terminée qu’un siècle plus
tard : la Science tranchera en faveur
de Bernheim (zones cérébrales
dédiées aux Etats Modifiés
de Conscience, naturellement présentes
chez chacun, découvertes par une
équipe de chercheurs français)...
- 1885, Sigmund Freud, est passionné
d'Hypnose. Il se convainc de la réalité
du phénomène hypnotique
lors d'un spectacle d'hypnose de Hansen
(Danemark). Âgé de 29 ans,
il a déjà traduit en allemand
les livres de Bernheim et effectue un
stage à la Salpêtrière
pendant quatre mois, auprès de
Charcot. Auteur avec le Dr Breuer d'un
livre sur l'Hypnose, il fonde sa compréhension,
révolutionnaire pour l'époque,
des processus psychiques (notion d'Inconscient).
Il achèvera sa formation en Hypnose
à Nancy avec Bernheim, en 1889,
mais ne maîtrisera jamais vraiment
la technique, qu’il abandonnera (à
lEeacute;poque trop autoritaire, et ne
correspondant plus à ses recherches).
Toutefois, il enverra toute sa vie les
patients ayant besoin d’une thérapie
plus que d’une analyse à ses collègues
hypnothérapeutes !
-1889, se tient à Paris
(à l'Hôtel Dieu) le 1er
Congrès International de l'Hypnotisme
expérimental et thérapeutique,
avec la participation des plus grands
noms de l'époque : Liébault,
Bernheim, Charcot, Janet (le père
de la Psychologie clinique), Richet, Freud,
Babinski, William James (père de
la Psychologie américaine), etc.
-1891, nous voilà en Russie :
A.A. Tokarski, mondialement connu pour
ses travaux sur la mémoire, inaugure
le premier "Cours d’Hypnose et de
Psychologie physiologique" à
l’université de Moscou. un peu
plus tard, Ivan Petrovitch Pavlov, à
travers son étude du système
nerveux supérieur, élabore
la théorie neurophysiologique de
l’Hypnose, considérée comme
un tournant décisif. L'Hypnose
serait-elle finalement un état
physiologique ?...
En France, le professeur Bernheim donne
naissance au terme "Psychothérapie",
qui désigne sa méthode thérapeutique,
basée sur la suggestion hypnotique.
- 1900, en France, Émile
Coué, simple pharmacien nancéen,
après avoir appris les techniques
de l’hypnose auprès de Liébault
(importance de la suggestion), répand
sa désormais célèbre
"Méthode Coué"
de par le monde : Paris, Bruxelles, Londres,
puis les USA où il est accueilli
sur la Cinquième Avenue avec les
fastes d’un dirigeant dEEacute;tat !
- 1919, l’hypnose est passée
de "mode"... Pierre Janet poursuit
seul en France ses travaux sur le phénomène
hypnotique. Il découvre le phénomène
de la régression hypnotique, qu'il
utilise à visée cathartique.
Il aide ainsi Sigmund Freud à mettre
au point le principe d'Association Libre.
A la même période,
K.M. Bykov, élève de Pavlov,
jette les bases de la médecine
psychosomatique et démontre que
toute une série d’affections comme
l’ulcère à l’estomac, l’hypertension
artérielle, l’asthme, etc... peuvent
être déclenchée par
des perturbations de l’activité
nerveuse supérieure.
Aux Etats-Unis, le psychologue Clark
L. Hull mène de nombreuses
expériences sur l’Hypnose,
qu’il décrit comme une
partie tout à fait normale
de la psyché humaine. Pour
Hull, la transe hypnotique
est un élément naturel
de la conscience, comme les
rêves (à l’état
éveillé ou endormi).
Ce fut un maître à penser
qui influença énormément
le père de l’Hypnose
moderne, Erickson.
- 1957, toujours en Russie, K.I.
Platonov analyse l’importance considérable
des mots chez les sujets en état
hypnotique comme en état de veille
"normal". Une expérience
sidérante montre qu’il est possible
d’accélérer la coagulation
du sang et la cicatrisation d’une plaie
ouverte, chez un sujet en transe hypnotique,
au son d’un métronome. Ensuite,
le seul son du métronome -hors
hypnose- suffit à faire coaguler
le sang. Et bientôt, on se rend
compte que le mot "métronome"
a le même effet ! Le cerveau humain
est donc capable de se servir d’abstraction
pour modifier son équilibre. Avec
Velvoski et Nikolaïev, Platonov met
aussi au point la méthode d’accouchement
dite "psychoprophylactique"
(sans douleur). Et pendant ce temps,
J.H. Schultz élabore en Allemagne
son "Training autogène",
inspiré des anciennes techniques
d’hypnose d’Oskar Vogt (1900). Aux
États-Unis, les travaux géniaux
de Milton Hyland Erickson, psychiatre
américain né en 1901, bouleversent
les conceptions de l’Hypnose et de la
Thérapie en général.
Bateson, Watzlawick, Weakland et Haley,
membres de la fameuse École de
Palo Alto, le considèrent comme
le " père de la Communication
moderne ". L’Hypnose Ericksonienne
est née (1937) et va grandir grâce
aux élèves d’Erickson tels
de Jay Haley, Jeffrey Zeig ou Ernest Lawrence
Rossi, qui va s’intéresser à
ses fondements psychobiologiques. La pratique
de Milton Erickson sera également
aux origines de la Programmation Neuro-Linguistique
(PNL) de Richard Bandler et John Grinder,
dans le milieu des années 1970.
- 1971, Léon
Chertok, psychiatre et psychanalyste
français, qui s’est battu
des années durant pour la reconnaissance
de l’Hypnose thérapeutique,
inaugure à Paris le Laboratoire
d’Hypnose Expérimentale
- 1979, Daniel L. Araoz, célèbre
sexologue et hypnothérapeute, donne
naissance à une nouvelle forme
de travail hypnotique, la "Nouvelle
Hypnose". A la même époque,
des gens comme les docteurs Malarewicz
et Godin, et surtout Alain Cayrol -qui
fut le premier Enseignant français
certifié en Hypnose Ericksonienne
et en PNL, avec l’appui de Jeffrey Zeig,
Richard Bandler et John Grinder- importent
cette "Nouvelle Hypnose" en
France.
- 2001, Olivier Lockert, président
de l'Institut Français d'Hypnose
Ericksonienne présente dans le
livre "Hypnose" l'utilisation
des outils de l'Hypnose thérapeutique
dans un esprit résolument humaniste.
Les ouvrages qui suivront (Core Gem, HypnoPoches,
etc.) continueront de présenter
ce qu'il convient désormais d'appeler
"Hypnose
Humaniste", une façon
totalement nouvelle de pratiquer l'hypnose,
aux structures inversées par rapport
aux formes d'Hypnose habituelles.
L'Hypnose
Humaniste utilise l'état hypnotique
pour atteindre notre Conscience, et changer
"en conscience". Basée
sur une philosophie globale de vie, la
compréhension des croyances qui
génèrent notre perception
de la vie, l'Hypnose Humaniste a pour
but d'aider la personne à retrouver
l'Unité, tant au niveau personnel
que humain.
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